Alors que le film de Sacha Gervasi, Hitchcock, est encore sur les écrans, nous vous proposons de revenir sur un documentaire datant d’une dizaine d’années et portant sur les rapports houleux qu’entretenaient le maître du suspense et le producteur hollywoodien David O. Selznick, «Hitchcock, Selznick et la fin d’Hollywood».
Durant leurs sept années de collaboration, de 1939 à 1946, Alfred Hitchcock et David O. Selznick, le producteur d’Autant en emporte le vent, se livrèrent une âpre bataille qui engendra, dans le chaos, quelques classiques Rebecca, la Maison du Dr Edwardes, les Enchaînés et un fiasco le Procès Paradine.
Remarquablement rythmé, truffé de passionnantes images d’archives et d’entretiens, ce documentaire revient sur cette confrontation d’ego et de styles dont Hitchcock sortit vainqueur par KO.
D’un côté, Selznick, juif, élevé dans l’opulence, est parti très tôt à la conquête d’Hollywood pour venger l’honneur de son père. De l’autre, Hitchcock, issu d’une famille catholique modeste et puritaine, qui assure être venu au cinéma «par hasard».
L’un est un coureur invétéré, l’autre, exactement le contraire. L’un est brouillon et instinctif, l’autre, maniaque et rigoureux. Les anecdotes rapportées sont édifiantes : sur Rebecca, Selznick rejette le synopsis d’Hitchcock, le jugeant «vulgaire et de mauvais goût», et exige de visionner les rushes à la fin de chaque journée.
Sur le tournage de la Maison du Dr Edwardes, il va jusqu’à embaucher sa propre psychothérapeute pour surveiller le travail du cinéaste anglais.
S’appuyant sur le témoignage d’historiens du cinéma, ce documentaire montre comment le règne du producteur tyrannique décline peu à peu, sonnant la fin de l’âge d’or d’Hollywood.
En 1947, après la sortie des Enchaînés, leur collaboration prend fin. Hitchcock, lui, est devenu une star.