Le PDG Hollande

Publié le 20 février 2013 par Edgar @edgarpoe

Deux anecdotes et un point commun ne font pas une analyse.

Mais quand même.

J'avais déjà été un peu choqué que Hollande signe l'accord Google/éditeurs aux côtés d'Eric Schmidt. Je suis probablement un jeune vieux con mais voir le président de la république, et surtout ses communicants, présenter comme extraordinaire que le PDG d'une société américaine, fût-ce Google, condescende à poser à côté du chef de l'état m'avait un peu étonné.

Surtout que l'accord avait l'air de beaucoup satisfaire Google, ravi d'éviter une loi, et que Hollande a écarté d'une de ses habituelles blagounettes la question de savoir ce que fera Google après la durée de vie de ce fonds de 60 M€.

Aujourd'hui je lis dans les Echos que Hollande invite les entreprises françaises à "saisir les opportunités" en Grèce.

Il s'agit d'acter le fait que la France a échoué à impulser une relance européenne, et que donc la seule chose qui reste à faire - puisque la Grèce, un genou à terre, est à vendre - est d'en ramasser un maximum (lire l'analyse de Mediapart, dans la même veine).

Dans les deux cas, Hollande entérine l'impuissance publique, la sienne ou celle des autres, et ravale l'Etat, au rang de première entreprise de France. Juste une méga-boite, un peu plus grosse que les autres. 

L'idée que l'Etat puisse être d'une autre nature, supérieur à des entreprises qu'il surplomberait, encadrerait, semble avoir disparu. Sans quoi Hollande ne se serait pas assis à côté d'un Eric Schmidt pour signer un vague compromis commercial (tu me fous la paix et je te file 60M€ plus un coup de pub...), ni n'accepterait que l'on dépouille les grecs de leurs biens publics privatisés.

A travers ses diverses prestations, c'est, sinon au fond, du moins dans la forme, la dignité particulière du politique que brade notre chef de l'état PDG.