que voilà, avant l'un des orages qui rythment les journées
vous avez dit boueux ?
un des chemins perpendiculaires
un port, 2 restaurants au menu guère affriolant, pas de bars,fausse joie : c'était fermé
des petits bouibouis qui ne vendent rien de frais (puisqu'il n'y a l'électricité que quelques heures le soir), uniquement des boîtes et des trucs longue conservation, et chers en plus. Ça s'appelle Lagunas, ça se prononce lagounasse, ça veut tout dire. J'ai eu tout le loisir de fignoler mes 8 derniers posts... que je ne pouvais pas publier car évidemment, pas de connexion internet dans ce trou. Pas de distributeur non plus, heureusement que la vie n'était pas chère (jamais payé si peu pour un hôtel) car on avait tout juste assez pour payer notre billet de bateau !! Quant à l'électricité, c'était seulement quelques heures le soir.Je me suis auto-bénie d'avoir apporté suffisamment de lecture pour ne pas mourir d'ennui. Entre 2 pages je m'arrachais furieusement la peau des jambes et des pieds à pleins ongles, en croisant les doigts (oui c'est techniquement possible de se gratter avec les doigts croisés) pour ne pas attraper la dengue ou le palu. Ça démange tellement que si je me gratte pas, je me tortille comme si on me chatouillait! L'activité principale de la journée consistait à remonter la rue principale jusqu'au port (15mn de marche, quand même) pour prendre des (accablantes) nouvelles auprès de la compagnie de bateau Eduardo. « Lagunas-Iquitos : hoy no hay » : message le plus déprimant que je connaisse.Maisons sur pilotis près du port. Un chemin de planches très long et très casse-gueule y conduit.
Sur le chemin, tout le monde nous reconnaissait et nous saluait chaleureusement, avec une certaine compassion parfois. Et aujourd'hui, dans le récit de voyage que je suis en train de lire (Europe de l'est dans les années 50), je suis tombée sur la phrase suivante : « (…) nous nous sommes retrouvés à la sortie de la ville avec quantité d'étrangers qui nous connaissaient - c'est ça être étranger. ». Comme quoi il y a des choses qui ne changent pas. Pour nos autochtones salueurs, nous étions probablement « les 2 gringos maigrichonnes qui se languissent du bateau et arpentent la rue principale 6 fois par jour ». Un aller-retour le matin pour aller voir les horaires du bateau, un autre à midi pour déjeuner, un dernier en fin d'après-midi pour consulter de nouveau (avec un désespoir croissant) l'ardoise de la compagnie Eduardo et éventuellement dîner.La bouffe parlons-en...Pendant une semaine on n'a pas vu la couleur d'un légume : un vrai régime de diarrhéique (manquait plus que le Coca) à base de riz, œuf, poisson ou poulet, le tout accompagné inlassablement de bananes vertes bouillies. Je ne suis pas difficile et très ouverte au point de vue culinaire, mais alors là...il n'y a qu'un adjectif : c'est dégueulasse, ces « plátanas » vertes (tiens ! Encore un faux ami ! Quid es de l'espagnolo facilo ?) à peine cuites. Pâteux, sans saveur, notre jugement est sans appel. Dommage, parce que quand c'est frit (cf post précédent) ou passé à la poêle juste un peu plus mûr, c'est pas mauvais du tout.Heureusement, pour rattraper un peu le tout il y avait quelques vendeuses de fruits exotiques dont j'ai oublié le nom mais pas la saveur. Et une dame qui en faisait des boissons (refrescos, pas du jus pur mais mélangé avec de l'eau et du sucre) juste à côté de notre hôtel. Elle aussi s'est habituée à notre passage triquotidien.FINALEMENT, au bout de deux loooongues journées agonisantes, la nouvelle de l'arrivée du bateau le lendemain aux aurores (tant qu'à faire) a été accueillie comme le Messie.Nous avons déménagé dans un hôtel juste en face de l'embarcadère pour être sûres de ne pas le louper.Du balcon,
Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
le spectacle de la vie portuaire était fascinant.struggle for plátanas
On nous a expliqué que le village souffrait d'une pénurie de bananes (difficile à croire !), d'oùla ruée sur la barque apportant la marchandise tant convoitée (j'aurais dû filmer).le « Romantico » qui vient livrer des poulets (entassés vivants dans les cageots que vous voyez au premier plan)
Le « Elmer » tant attendu est arrivé avec seulement 1h de retard, plein comme un œuf. Nous avons eu un mal de chien à trouver une place pour nos hamacs, juste à l'endroit où ça mouillait quand il pleuvait.saut dans la bouillasse
… oùil ne nous restait plus que 24h à passer avant notre avion pour Lima, autrement dit avant la fin du voyage. C'était ça le plus rageant à Lagunas, le fait de savoir que ces journées à ne rien faire étaient autant de temps perdu à visiter Iquitos et ses environs.Il a crachiné toute la journée, ce qui ne m'a pas empêchée de beaucoup aimer la ville, créée vers 1750 par des missionnaires jésuites.Ce que j'ai préféré, ce sont les bords de l'Amazone.
Malheureusement, c'était fermé mais un retraité français vivant à Iquitos depuis 8 ans nous a raconté que l'Alliance donne des cours à l'université.
cecino a la Loretana : sauté de porc fumé aux LÉGUMES (youpi !!!) servi avec du cœur de palmier râpé et un légume non identifié mais immangeable tellement il était pas mûr et pas cuit.
arrosée de nourrissant jus d'agave.
Le fruit en soi n'est pas terrible, assez farineux et pas sucré (ça ressemble à de la patate douce cuite), mais en jus... un délice.
Voilà. Nous voilà maintenant dans l'avion du retour, et ce que je peux dire, c'est que je n'ai pas envie de rentrer... Je serai bien restée bosser à l'alliance d'Iquitos ou Arequipa. A bon entendeur...