Ultime étape de ce marathon ligérien hivernal, sans neige pour une fois, Saumur, ses Canons et ses caves troglodytiques. Première étape le dimanche soir aux Canons de Saumur, chez Gaétan Leveugle. Sans doute la plus belle adresse du coin, avec une organisation sans faille cette année, pour absorber le flux de visiteurs divesques. Aux Canons, on mange bon et on boit bon. Ça vaut le coup! De canon. Le Jura y est particulièrement à la fête, une bouteille de Ganevat posée sur presque chaque table pour accompagner le repas. Si ça ce n'est pas un critère de qualité....
Os à moelle, tripes, jarret, de la cuisine qui goûte, au moins autant que les vins susceptibles de l'accorder. Sur notre table, des bulles boulardiennes et d'autres flacons importés, exceptionnellement autorisés pour cause de melting pot Divesque. L'occasion de faire découvrir aux melting potes d'autres recoins jurassiens, parfois un peu mieux cachés. Et de boire quand même du local, en avant-première, grâce à la générosité d'un surfer ligérien aux yeux de Breizh.
Une soirée parfaitement organisée par un caviste bruxellois qui a d'la gueule, même s'il a retiré ses lunettes pour la photo!
Le retour du JeDive, c'était le thème de cette 14ème Dive Bouteille, la 4ème à laquelle je participe, depuis son come-back to the roots en Loire.
À grands coup de pipette-laser, se frayer un chemin dans les souterrains du Château de Brézé, il a fallu. Le jeu en valait la chandelle, bon nombre de Tronches se terraient dans la pénombre, où même les chauves souriaient.
Oui, j'avoue. Triché j'ai, un peu. Mais Stéphane Tissot a néanmoins été aperçu déambulant dans les galeries de Brézé le lundi 4 février, dégringolant ainsi des Greniers à la cave et du Haut-Anjou en Saumurois.
La Dive, la divine, la diva. Sans doute le plus merveilleux des salons de vins, le plus roots, le plus naturel, le plus indispensable. L'itinéraire balisé dans les caves de Brézé se peaufine d'année en année et on ne peut même plus lui reprocher de mauvaises conditions de dégustation (sauf à préférer définitivement déguster au salon, en smoking, le cul posé sur un fauteuil Louis XVI, le petit doigt en l'air, avec un crachoir en argent pour spiter du bout des lèvres un filet de salive bleutée délicatement essuyé avec un bavoir brodé en lettres d'or). Oui, l'ambiance de la Dive est chaleureuse et conviviale. La faute aux vins qu'on y goûte, sans nul doute, et aussi, je suppose, par la grâce fédératrice de son organisatrice, Sylvie Augereau, à qui je ne voudrais pas donner l'impression de passer trop de pommade, mais, quand même, c'est vrai, la Dive, c'est plutôt l'fun, je trouve.
Nouveau vigneron Jedi cette année, Stéphane Bannwarth est venu avec une belle collection de cépages alsaciens, vinifiés traditionnellement et naturellement, voire en amphores. L'amphore! Ce sera un peu le fil conducteur de ce parcours ligérien, débuté à Langeais, dans les caves de Marie Thibault-Cabrit, en compagnie de Fanny Breuil (ingénuine du vin) et Giulio Armani. Au domaine Bannwarth, l'amphore n'est pas une lubie passagère. Les qvevris ont été directement rapportées de Géorgie pour être enterrées en terre alsacienne. Le résultat, ce sont deux vins complètement étonnants, un gewurtz et un pinot gris à la dimension terrienne impressionnante. L'amphore, c'est fort!
Aux côtés d'un Jacques Maillet en forme olympique savoyarde, le domaine des Miquettes, déjà croisé à Besançon il y a quelques années, proposait un petit off de off sympathique, avec un joli Saint-Jo blanc et, en avant-première, un viognier orange, la couleur mécanique à la mode, à qui cela seyait plutôt bien.
En cherchant bien, dans les souterrains, on pouvait tomber sur quelques quilles pirates, sorties de la besace de cavistes qu'ont d'la gueule ou même de Dealers de vin qui n'en sont pas dépourvus non plus. Petite galerie de tronches, glânées au fil des galeries:
Paco, caviste d'Ivry qu'a d'la gueule...
Bertrand, dont la tronche navigue au gré du vin et de la moutarde...
Antoine et Justine, inséparables dealers, dont la came, en plus d'être légale, a d'la gueule...
Lætitia, affranchie de la Loire qui, elle aussi, a d'la gueule...
Et pour clore ce chapitre ligérien hivernal, un peu de soleil sudiste sur un tonneau déjà bien chargé, une triade de beaux vins du Languedoc qui ont une âme et une Anne: Pot d'Anne, Anne a wine again et Anagramme d'Anne Paillet. On en redemande!
Olif
P.S.: l'actualité, évidemment, c'est la sortie imminente de Tronches de vin, véritable chaînon manquant et bouquin sur le vin que le monde entier attend depuis des lustres, sauf Michou, évidemment, bien trop occupé à rédiger un énième pensum sur le vin bio, pour répondre aux vignerons italiens natures, qui ont bien des arguments à lui opposer, y compris quand ils sont traduits en belgo-suisse allemand.
Tronches de vin, vous n'avez pas fini d'en entendre parler!