La nuit du visiteur, de Benoît Jacques

Par Shoparoundtheco @shoparoundthecorner

Bonjour,

j’ai découvert cet ouvrage il y a peu, à l’occasion d’un cours sur la littérature jeunesse, et plus particulièrement sur les albums.

Nous parlions des œuvres inspirées des contes, ou dans lesquels l’on retrouvait des citations, des références aux contes. Celui-ci s’inspire largement du Petit Chaperon Rouge mais de façon originale et intéressante.

Benoît Jacques a tout réalisé dans cet ouvrage puisqu’il en est l’auteur, l’éditeur, le maquettiste etc..

Voici ce que l’on peut lire sur la 4ème de couverture:

« Si ce n’est pas son gentil petit chaperon rouge, qui donc frappe à la porte de Mère-Grand à cette heure de la nuit? Il vous faudra des nerfs d’acier pour ne pas abandonner cette lecture éprouvante en  cours de route et risquer ainsi de louper la clef de l’énigme. »

On trouve un schéma narratif très distinct, répétitif, qui va en s’amplifiant. Je vous explique pourquoi.

Les 94 premières pages se jouent entre la Mère-Grand d’un côté et le loup de l’autre. Le loup frappe à la porte et s’annonce sous un nom d’emprunt. La grand-mère semble de pas comprendre de qui il s’agit et fait répéter la bête. A-t-elle vraiment un problème d’ouïe, ou a-t-elle reconnu le Grand Méchant Loup et joue-t-elle avec lui? Chacun est libre d’imaginer ce qu’il souhaite. En tout cas, plus on avance dans le livre, moins la vieille dame semble entendre et plus le loup s’exaspère. On voit les illustrations grandir lorsqu’il s’agit de la bête qui parle et diminuer pour représenter la grand-mère qui ne discerne rien.

L’auteur joue avec les mots, les rimes, et les noms d’emprunt du loup. Il joue également avec la police et la taille des caractères au fur et à mesure que le loup s’énerve. Ce principe de zoom arrière dans la représentation de la petite grand-mère couchée au fond de son lit, rappelle une caméra qui s’éloigne petit à petit du personnage. Je trouve ce livre vraiment bien fait et il m’a plu de suite. Seules les couleurs noir, rouge et blanc sont utilisées, et l’on peut penser que Benoît Jacques a utilisé la technique de découpes de papiers pour ses illustrations. C’est en tout cas, un très beau travail.

Je ne vous dis pas comment cette histoire se termine, mais seulement que le loup n’est pas si patient que ça et que le Petit Chaperon Rouge a un timing parfait!

Cet album de 110 pages vaut largement ses 17€, la preuve est qu’il en est à sa 4ème édition! Je vous le conseille vivement