Charles Pennequin Poésie transformatrice

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Cette semaine au théâtre Le Hangar, on pouvait voir/entendre Charles Pennequin, auteur de poésie, de poésie en action, en mouvement ; se jouer, se faire, faire et porter sa parole sur le plateau du théâtre. C’est sous différents supports que s’agite et agit la poésie de Charles Pennequin. Ainsi le spectateur assiste-t-il à une plongée dans l’œuvre de l’auteur à travers du texte lu, des vidéos projetées, une poésie performatrice où le stylo devient la lampe frontale du mineur qui enfante ses mots. Les textes sont tirés de différents ouvrages (le dernier étant Pamphlet contre la mort), et revus sur le présent, c’est-à-dire volontiers mariés à un brin d’improvisation, et surtout réinventés dans leur réalisation scénique.

« Je sais que j’ai le droit d’exister »

Première phrase du premier texte. Et, de suite, la couleur essentielle est annoncée : il s’agit d’une pensée sur le fil du présent, d’une pensée organique, ou plutôt qui se réalise directement, « sans passer par les organes qui font que ça pense autrement ». Ce sont des logorrhées verbales, qui avancent par la répétition, celle du vivant qui creuse, et d’une grande oralité. En effet, Charles Pennequin manie son timbre de voix, ses intonations et son interprétation avec aisance et brio, rendant sa parole terriblement présente et drôle, presque naïve.
Le public plonge instantanément avec lui, conquis par son humour, sa dérision et sa force d’écriture, ainsi que par son souffle gravissant ses textes au rythme des jeux de mots, des déformations de son et de sens. Le caractère « performatif » s’invite au bout d’un moment, même s’il est intrinsèque à l’idée de cette parole vivante, et c’est en parlant de la réunion des artistes, de « nous sommes dans l’art » que Charles Pennequin se scotche un feutre sur le haut du crane et commence à écrire à quatre pattes sur un vaste rouleau, finissant par un grand « Nous sommes démesurément moyens ». Lire la suite ici