Nous ne saurions nous départir des crises occidentales sans faire face à LA crise, spirituelle et rationelle. Il y a une façon “morale” de faire face à l’histoire, et une façon « amorale » de s’enfuir devant les responsabilités. Le fondateur de la phénoménologie transcendantale, Edmund Husserl, en véritable géographe spirituel, le rappelle dans un texte cinglant et prophétique, que nous vous offrons sur l’autel de la conscience philosophique.
« La crise de l’existence européenne ne peut avoir que deux issues :
ou bien le déclin de l’Europe devenue étrangère à son propre sens rationnel de la vie, la chute dans la haine spirituelle et la barbarie,
ou bien la renaissance de l’Europe à partir de l’esprit de la philosophie, grâce à un héroïsme de la raison qui surmonte définitivement le naturalisme.
Le plus grand danger de l’Europe est la lassitude. Combattons en tant que “bons Européens” contre ce danger des dangers, avec cette vaillance qui ne s’effraye pas non plus de l’infinité du combat, et nous verrons alors sortir du brasier nihiliste, du feu roulant du désespoir qui doute de la vocation de l’Occident à l’égard de l’humanité, des cendres de la grande lassitude, le Phénix ressuscité d’une nouvelle vie intérieure et d’un nouveau souffle spirituel, gage d’un grand et long avenir pour l’humanité : car l’esprit seul est immortel. »
Edmund Husserl, Conférence de Vienne, mai 1935
Retrouvez les textes sur Husserl sur Université thomiste :
- Vivien Hoch, Autrui existe-t-il ? (2009)
- Maxime Roffay : Husserl, Une phénoménologie des ombres (2011)