Les souris modèles, à des stades avancés de la maladie d'Alzheimer présentaient moins de symptômes de la maladie lorsqu'elles avaient été nourries avec un régime restreint en protéines complété par des acides aminés spécifiques, toutes les 2 semaines pendant 4 mois. Ces souris montrent une amélioration des capacités cognitives lorsque leur mémoire passe le test du labyrinthe. De plus, l'analyse de leurs neurones montre des niveaux moindre de protéine tau, une protéine caractéristique de la maladie qui s'accumule dans le cerveau.
Les protéines alimentaires sont le principal régulateur alimentaire d'une hormone de croissance appelée IGF-1, associée au vieillissement et aux maladies liées à l'âge. L'équipe a découvert qu'un régime alimentaire à faible teneur en protéines va en fait réduire les niveaux d'IGF-1 circulant à travers le corps de 30 à 70% et multiplier par 8 les niveaux d'une protéine qui bloque les effets de l'IGF-1 en se liant à elle. IGF-1 aide le corps à se développer dans la jeunesse, mais devient associée à plusieurs maladies plus tard dans la vie, que ce soit chez les souris ou chez les humains.
Neuro-dégénérescence, mais aussi cancer, diabète et maladie cardiaque : L'équipe de chercheurs de l'USC Davis poursuit ses recherches pour déterminer si les humains réagissent de la même façon, tout en surveillant aussi les effets des restrictions alimentaires sur le cancer, le diabète et la maladie cardiaque. Mais ils ont déjà montré chez les humains, que la déficience en récepteur de l'hormone de croissance et en IGF-I permet de réduire l'incidence du cancer et du diabète.
Une voie naturelle et non pharmacologique : Si cette nouvelle étude a été menée sur la souris, elle soulève la possibilité qu'un apport protéique faible et un faible taux d'IGF-I pourrait également protéger de la neuro-dégénérescence liée à l'âge. Alors que la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neuro-dégénératives sont un fardeau de plus en plus pesant pour la société, et que la priorité est de trouver et de développer de nouvelles approches thérapeutiques, une approche naturelle et non pharmacologique, qui passe par le régime alimentaire, même complémentaire serait la bienvenue.
Cependant, il n'est pas question d'envisager, sans essais cliniques, d'introduire ce type de cycles de restriction chez les personnes âgées souvent fragiles, en insuffisance pondérale ou dans un état de santé peu propice à une alimentation réduite en protéines toutes les deux semaines.
Source: Aging Cell DOI: 10.1111/acel.12049 Protein restriction cycles reduce IGF-1 and phosphorylated Tau, and improve behavioral performance in an Alzheimer's disease mouse model
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