Sous nos yeux (partie1) Kunsthalle Mulhouse

Publié le 19 février 2013 par Elisabeth1

Sous nos yeux

Sous nos yeux est un projet en plusieurs parties fait de rencontres, d’expositions et de publications. La proposition curatoriale explore des démarches artistiques comme autant d’écritures et d’inventions de matériaux. La petite histoire inscrit chaque oeuvre entre un lieu spécifique d’investigation et un espace commun d’intervention. Cette correspondance se révèle, dans le projet Sous nos yeux (partie1), tel un fil rouge, et prend la forme d’un rapprochement entre les montagnes du Rif, comme exemple géographique et La Kunsthalle de Mulhouse, son histoire, ses activités et sa fréquentation. Que le lieu d’investigation retenu par l’artiste soit réel ou virtuel, il nous amène à lire et penser les idées des oeuvres dans la grande histoire. C’est avec cette perspective, certes expérimentale, que le projet Sous nos yeux associe les artistes, les chercheurs et les professionnels de l’art et d’autres sciences humaines, inscrivant la notion d’oeuvre aux côtés des autres productions de la civilisation. Cette première partie se déploie entre divers lieux physiques, investis par les productions artistiques, dont La Kunsthalle est le quartier général.
La R22 radio est associée au projet comme un espace de dialogue, encadré par l’écrivaine et artiste Georgia Kotretsos, en collaboration avec la radio universitaire de Mulhouse (Radio Campus). R22 radio : www.radioapartment22.com

Radio Campus Mulhouse : www.radiocampusmulhouse.fr

 Abdellah Karroum est chercheur et directeur artistique basé entre Cotonou, Paris et Rabat. Son travail concerne les questions de création d’espaces et le vocabulaire de l’art. Commissaire invité à La Kunsthalle Mulhouse, Abdellah Karroum travaille sur le projet Sous nos yeux qui se poursuit au MACBA, Musée d’Art Contemporain de Barcelone en 2014.

Abdellah Karroum


 Adel Abdessemed (voir  Decor aux Unterlinden ) étudie tout d’abord à l’École des Beaux-Arts d’Alger. Il quitte l’Algérie en 1995 puis étudie à l’École des Beaux- Arts de Lyon. Il obtient une bourse d’artiste qui lui permet de se rendre à New York et d’y exposer en 2001. Il utilise la vidéo, la sculpture, la photographie et le dessin. Il met à l’épreuve les limites sociales, culturelles et politiques aussi bien dans les sociétés musulmanes qu’occidentales. Son travail aborde le thème de l’exil depuis son départ précipité d’Alger et de l’École des Beaux-Arts, le jour même de l’assassinat de son directeur, lors de la guerre civile des années 1990. La liaison qu’il entretient avec le monde témoigne d’une réalité malade de violences et d’exodes. La référence à Ulysse et à la Méditerranée est une constante dans son oeuvre. L’art est une « porte de sortie ». Son travail propose un langage de la transgression pour briser les tabous liés au corps et aux idéologies.

Les Mappemondes

Les Mappemondes Adel Abdessemed

 Elles sont réalisées avec le recyclage de métaux, boîtes de conserve et autres produits de consommation de masse. La carte est faite de l’assemblage de ces morceaux imprimés, marqués, pour reconstituer un monde « pris en otage par la publicité ». La Mappemonde proposée pour Sous nos yeux, composée d’océans rouges et de continents rouges, est d’une violence silencieuse. L’artiste invente un vocabulaire, dans lequel le concept d’oeuvre d’art implique celui de responsabilité. A.K.

Gabriella Ciancimino Née en 1978 à Palerme en Italie, elle y vit et travaille. Après avoir étudié la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Palerme, Gabriella Ciancimino participe en 2003 à la création du collectif d’artistes UAU (United Artists Unknown). A cette occasion s’éveille son intérêt jamais démenti pour l’interaction entre les cultures et qui joue un rôle déterminant dans sa pratique. Elle se concentre sur les relations qui transforment l’oeuvre d’art en un moment de rencontre ou de confrontation. Elle crée ainsi des Zones Franches où des communautés différentes peuvent tisser des liens et explorer de nouvelles possibilités dans la diversité de leurs expressions. Son travail s’articule autour d’actions in situ et d’oeuvres collectives intégrant plusieurs médias (vidéo, musique, installation, dessin, graphisme, photo). Elle a exposé à l’American Academy de Rome (2009), au RISOMuseo d’Arte Contemporanea della Sicilia de Palerme (2010), à L’appartement 22 de Rabat (2010). Elle a contribué au Volume 1 du projet « Sentences on the banks and other activities » à Amman en 2010, ainsi qu’au « Projet pour le pavillon marocain de la 54e biennale de Venise » en 2011, et a participé à la biennale du Bénin en 2012. Plusieurs de ses oeuvres ont été acquises par des collections publiques comme le Museo del Novecento de Milan ou le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille. Le Jardin de la Resistance, 2013 Une oeuvre qui se développe depuis la première résidence réalisée par l’artiste dans le Rif, notamment en relation avec la coopérative de femmes Noua’Rif en 2011. À Mulhouse, Gabriella Ciancimino mène une recherche sur l’histoire des résistances et propose des productions collectives, en collaboration avec différents groupes d’étudiants, d’artistes ou de personnes de la vie associative. A.K

 Badr El Hammami Né en 1979 au Maroc, il vit et travaille à Valence en France. Arrivé en France en 2001, Badr El Hammami est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Valence depuis 2009. Badr El Hammami expérimente de façon poétique le concept de frontière autour d’un ensemble d’installations, textes, photographies, vidéos et performances. Il questionne cette notion arbitraire sans laquelle l’étranger ne serait pas. Son statut d’étranger en France lui permet une lecture paradoxale des cartes et des territoires. Lorsque Badr regarde une carte, il ne voit pas « des pays juxtaposés, ni des formes », mais « un réseau de lignes, une forme rhizomique qui connecte tous les territoires ».
Cote a Cote, 2012, série de photographie et d’objets Cette première oeuvre photographique a été réalisée en dialogue avec les vendeurs ambulants, en majorité des Sénégalais en transit, dans les rues de Rabat. Lors de sa résidence à Mulhouse, l’artiste produit une « pièce » en relation avec la monnaie d’échange dans le Rif des années franquistes espagnoles, notamment en circulation dans la zone de Melilla. Cette oeuvre fait écho à la première, dans un devenir figé. A.K.

 Pedro Gómez-Eg aÑa Né en 1976 en Colombie, il vit et travaille au Danemark et en Norvège. Pedro Gómez-Egaña est un artiste colombien. Il a étudié la composition musicale et les arts plastiques au Goldsmiths College de Londres et à l’Académie Nationale des Arts de Bergen, ainsi que dans le cadre du programme national de recherche norvégien sur les arts. Pedro Gómez-Egaña a recours aussi bien à la sculpture qu’à la vidéo, la photographie ou aux oeuvres in situ qui explorent notamment les liens entre mouvement et temporalité. Certaines de ses oeuvres consistent en des mises en scène complexes où les spectateurs assistent aux transformations de compositions sculpturales. Son travail souligne également l’importance du temps dans les concepts de désastre, d’angoisse ou de catastrophe, si prévalant culturellement, tout en résistant à la logique du choc qui s’impose dans les médias. Il en résulte des oeuvres à la fois ludiques et fantomatiques, qui vont de la vidéo performative à la production théâtrale élaborée, avec ses dispositifs de réception soigneusement mis au point. Anytime Now, 2008, vidéo Réalisée à L’appartement 22, Rabat. Le film, conçu au départ comme une performance pour caméra, est réalisé en extérieur sur le seuil de l’espace d’exposition. Pendant le tournage, le projet est dérouté par un événement extérieur qui rattrape le scénario initial : les cris des manifestants qui se lèvent au milieu de la performance, occupent le champ sonore de l’oeuvre et la ramène à la réalité du lieu de production et de son contexte politique. A.K.

 Younès Rahmoun Né en 1975 au Maroc, il vit et travaille à Tétouan. Younès Rahmoun est l’un des artistes les plus actifs de la «génération 00s» au Maroc. Cette génération développe un vocabulaire artistique inspiré des réalités sociales des années d’alternance politique et de transition démocratique dans le Maroc des années 2000, et dans le contexte global de l’art auquel ils participent. Depuis sa sortie d’école en 1999, il expérimente et pratique les interventions dans le paysage pastoral du Rif, comme dans l’oeuvre « Tammoun » ou « Ghorfa », et dans les musées, à l’instar de l’exposition « l’objet désorienté » organisée par Jean-Louis Froment, dans une réflexion sur le passage de l’art « de l’esthétique à l’éthique ». Il développe une oeuvre multiple, mêlant des influences provenant de son univers personnel, de ses origines, croyances et expériences. Déclinant un vocabulaire de chiffres, de couleurs et de formes, l’artiste crée des oeuvres souvent esthétiques, d’où émane une quête d’universalité. Loin de se restreindre à l’utilisation d’un seul et même médium, il explore avec curiosité les possibilités que lui offre son époque. Sa pratique va ainsi de l’installation au dessin en passant par les nouvelles technologies et le multimédia. Younès Rahmoun présente une cartographie de la Ghorfa, et des productions réalisées en amont ou après la réalisation de l’oeuvre comme espace architectural dans les montagnes du Rif. L’artiste propose une intervention pour inscrire les lignes de son parcours dans un aller/retour entre le paysage initial de son oeuvre et l’espace urbain de son exposition. A.K.

 LMDP dont l'idée est de n'en avancer aucune, s'est joint par cette disposition naturelle à la proposition Sous nos yeux d'Abdellah Karroum et la Kunsthalle Mulhouse. Espérant ainsi aller voir de plus près encore cette condition des évidences et de leurs contraires, qui interroge aux yeux du groupe le matériau même du travail de l'art. LMDP est une forme de petit poème pour dire aussi que dans cette posture de travail tout se résout dans la possibilité de l'oeuvre. Abdellah voulait qu’on voit Marrakech, finalement tout le monde se verra à Mulhouse !

visites guidées, Kunstapéro, visites d'enfants etc ... à voir sous Kunsthalle

photos courtoisie Kunsthalle

sauf la 2 et la dernière