Magazine Humanitaire

Sahel - Tirer les leçons de la crise alimentaire et nutritionnelle 2012

Publié le 18 février 2013 par Cmasson

La note d'ACF et Oxfam, intitulée « Des leçons à tirer », présente les conclusions principales de notre analyse sur les succès et les échecs de la réponse humanitaire à la crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel en 2012.

En 2012, la région du Sahel a sombré une nouvelle fois dans une terrible crise alimentaire et nutritionnelle qui a touché plus de 18 millions de personnes et a mis en danger la vie de plus d’un million d’enfants. Si la mauvaise production agricole de la campagne 2011-2012 et les prix élevés des denrées alimentaires ont été déterminants dans le déclenchement de la crise, la vulnérabilité croissante des populations sahéliennes aux chocs en est la cause profonde.

L’intervention humanitaire a été à certains égards de meilleure qualité que les précédentes et a permis de sauver des vies et de sauvegarder les moyens d’existence, mais son efficacité a été à nouveau sapée par trois problèmes structurels :
- Une compréhension insuffisante des concepts de vulnérabilité et de risques qui sont au coeur même de l’approche résilience.
- Une réponse toujours trop faiblement intégrée entre assistance humanitaire et aide au développement et ne pouvant donc agir simultanément sur les besoins urgents et chroniques.
- Une gestion et une politique de prévention des crises alimentaires ne reposant pas suffisamment sur les acteurs nationaux et locaux.

L’agenda résilience offre un nouveau cadre pour s’attaquer à ces défis structurels, en combinant approches humanitaire et de développement pour réduire la vulnérabilité des populations de la région et les soutenir quand elles doivent faire face à un choc.

RECOMMANDATIONS – PRENDRE LES MESURES POUR AGIR DIFFEREMMENT

Le Sommet sur le Sahel du 20 février doit s’engager à mettre en place et en oeuvre un plan d’action visant à résoudre les trois problèmes structurels identifiés dans les leçons tirées de la réponse 2012. Prendre en compte et s’attaquer à ces problèmes, c’est faire les premiers pas en direction de la réalisation d’une approche résilience. Lors du Sommet, les bailleurs de fonds doivent également prendre des engagements financiers clairs à la fois pour financer le relèvement immédiat du Sahel et pour la construction et le renforcement de la résilience des plus vulnérables.

Nos recommandations portent sur la nécessité de dépasser le clivage humanitaire-développement et de changer la façon de mettre en œuvre des programmes dans le contexte sahélien de crises récurrentes afin d’améliorer l’efficacité des réponses et de renforcer les systèmes nationaux de gestion de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.


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