Si vous avez suivi l’actualité, il ne nous vous aura pas échappé qu’un juge égyptien avait demandé le blocage de YouTube pendant trente jours au motif que le site propose la bande-annonce du film L’Innocence des musulmans. Une œuvre jugée blasphématoire.
Cependant, empêcher les 79 millions d’Égyptiens d’accéder à YouTube a un coût, à tel point que le ministère de télécommunication n’aurait pas les moyens financiers de le mettre en place. C’est en tout cas sur ce motif que le ministère a formulé un appel contre le premier jugement, afin de le faire annuler.
Dans la même ligne, l’association égyptienne pour la liberté de penser et d’expression (AFTE, pour Association for Freedom of Thought and Expression) a également interjeté appel en expliquant que cette décision de justice était une « punition collective de tous les utilisateurs de YouTube et des services de Google, [...] bannir ces sites prive les utilisateurs d’internet du droit de s’exprimer et d’un important moyen de le faire. »
Devant ces requêtes on ne sait pas si le jugement sera véritablement appliqué. S’il ne l’est pas, cela ne sera pas la première fois que le pays recule un point de « web-censure » : cela a été le cas pour les sites pornographiques qui devaient être bloqués en mars 2012.