En 2010 plus de 710 saint vincentiens ont demandé asile au Canada, contre 179 en 2001.
La Hongrie, la Chine, la Colombie et Mexico seraient parmi les 10 pays où les demandes de réfugiés sont les plus nombreuses. Mais une des nations les plus petites au monde apparaît dorénavant dans la liste, il s’agit des îles de St Vincent et Grenadines.
Durant la dernière décennie, il y a par exemple eu plus de 4500 demandes de réfugiés au Canada, depuis l’ensemble des pays listés. Et prés de 5% d’entre elles provenaient de ce tout petit archipel des caraïbes. Ce qui revient à dire, proportionnellement au nombre d’habitants là-bas, que c’est un chiffre très important.
L’année passée, ce petit endroit de la caraïbe était classé 8ème dans la liste des demandeurs de réfugiés auprès du Canada, surpassant ainsi l’Inde et le Pakistan. Les îles de Saint Vincent et des Grenadines comptent environ 104 000 habitants. La majorité des demandes d’asile sont émises par des femmes. Une cour canadienne déclarait :
« Il y a vraiment un problème entre les relations hommes/femmes dans les îles de St Vincent et des Grenadines. Année après année, femme après femme, on les voit défiler implorant de les protéger contre les violences domestiques dont elles sont victimes, les abus de la part de leurs maris ou de leurs compagnons »
Il s’avère qu’un des endroits les plus idylliques sur la terre, où passer ses vacances, est aussi un des pires pour les femmes. Durant la dernière décennie, il y a plus de femmes tuées dans les iles de St Vincent et des Grenadines, que dans tous les autres pays que forment les 9 membres de l’organisation des Etats caribéeens de l’est.
Keturah Cupid (photo ci-dessus) est une victime de violences domestiques, originaire de St Vincent et des Grenadines. Elle avait demandé refuge à l’Etat canadien, et son statut de femme abusée avait bien été reconnu par les bureaux de l’immigration. L’Etat canadien a décliné sa demande, estimant que les autorités de St Vincent et des Grenadines pourraient faire le nécessaire la concernant, ce qu’elle a complètement réfuté.
En 2007, la nation de St Vincent et des Grenadines avait le troisième plus fort taux de viol du monde entier. Même le premier ministre là-bas, Ralph Gonsalves, a été accusé deux fois d’abus sexuel.
Des femmes poignardées, violées, empoisonnées, ainsi que leurs filles, cela est le quotidien des faits divers là-bas. Les problèmes économiques et le chômage pourraient en être partiellement la cause.
Une jeune fille de 19 ans, qui a refusé que son vrai nom soit dévoilé, racontait son histoire. Tout commença le 7 octobre 2006, à son 14ème anniversaire. Ce fut aussi le jour de son premier baiser avec une fille, et le jour où elle fut violée.
Son grand-père adoptif, la découvrant embrasser une fille, lui donna des coups puis la viola en lançant ‘Quand j’en aurai fini avec toi tu ne seras plus homosexuelle je peux te le jurer’. Après cela, la jeune fille continua a être violée de manière répétée et quotidienne, par son grand-père et certains de ses amis. Elle raconte la réponse de la police, quand elle rapporta les faits :
« Ils m’ont dit de bien me comporter et d’arrêter d’être une lesbiche (« batty girl » est le mot d’argot pour désigner lesbiche, ndlr) »
A 17 ans la jeune fille s’est enfuie. Après qu’un ami lui ai prêté de l’argent, elle s’est envolé pour le Canada et y a atteri en juillet 2010, puis a demandé refuge.
Bien que chaque nation devrait être capable de protéger ses citoyens, l’Etat de St Vincent et des Grenadines semble avoir d’autres préoccupations que les violences infligées aux femmes. Elles sont de plus en plus nombreuses à demander refuge, notamment au Canada. La plupart des cas de viols là-bas, ne se voient jamais accorder un procès.
Source : madikazemi.blogspot.co.uk