Mon Cher Gérard, Mon Cher Président !

Publié le 18 février 2013 par Halleyjc

Bonjour Gérard Penchard, Cher Gérard, Cher Président,

Pour rien au monde, je n'aurais manqué l'émission de Léandre VIRANIN te concernant.

Alors ce dimanche après-midi 17 heures 30, j'ai vu, j'ai revécu les épisodes de ta vie, j'ai entendu tes amis parler de toi avec justesse et affection, je t'ai vu dans ta belle maison de Trois-Rivières au milieu de tes orchidées.

Tu souhaiterais avoir mon avis sur cette émission ! Tu penses bien que je ne te la donnerais pas. Je préfère passer un petit moment avec toi à égrener quelques souvenirs comme nous le faisons chaque fois que nous rencontrons.

Tout d'abord ! Prend bien soin de toi ! Nous avons encore besoin de toi ! Très égoïste manière n'est-ce pas de penser encore à nous, ceux qui ont accepté de répondre à tes appels. Car mine de rien tu avais une drôle de manière d'embaucher tes amis et de les mettre au boulot. Une manière curieuse et amusante à la fois... car une fois le dialogue établi avec toi comment te dire non...

Nous avions ce jour-là rendez-vous chez toi pour nous rendre ensemble à Baillif et inaugurer l'école Chevalier de Saint-Georges. Tout naturellement tu me donnes les clés de cette magnifique mercédes rouge en me disant "tu conduis". Comme elle m'a paru courte cette petite balade avec toi au cours de laquelle nous avons revécu quelques épisodes fameux de la vie à Basse-Terre. Te souviens-tu de cette Assemblée Générale de la CCI de Basse-Terre réunie pour le départ de ton complice Germain WILLIAM. Germain m'avait demandé de lui préparer de la musique du Chevalier... j'écoutais ton très bel hommage au Directeur Général sur le départ... Puis ce fut le tour de Germain de monter sur la petite estrade et de prononcer le discours de circonstance... te souviens-tu de notre angoisse de savoir si sa maladie allait lui permettre de nous parler... le silence se fait Germain regarde cette foule d'amis venus le complimenter... On ressent avec lui cette émotion qui l'assaille... les secondes s'écoulent longues... très longues... je monte le son puisque j'ai la commande sous la main... C'est un mouvement lent d'un des concertos de Joseph Bologne... un petit mot d'humour à la Germain WILLIAM et les mots s’enclenchent les uns aux autres comme dans les plus discours qu'il à toujours déclamés : Lan mô si chimin ! Y ja ka ta...

Au retour nous avons évoqué cette bien curieuse réunion tenue dans le Bureau de Germain  William dans l'ancienne CCI. Un ami je ne me souviens plus lequel t'avais convaincu de rencontrer le Préfet qui avait ordonné l'évacuation de la Basse-Terre... Tu nous disais alors à Germain et à moi même que tu ne monterais à la Préfecture que si tu avais 5 dossiers (pas plus, pas moins) à présenter au Préfet pour signature immédiate. Nous les avons trouvé ces 5 dossiers... tu les as présentés... ils furent signés... et rendez-vous fut pris pour le mois suivant pour 5 nouveaux dossiers.

Te souviens-tu de cette soirée passée dans un hôtel de Kourou. Max Frédéric alors Secrétaire de la CCI de Cayenne vient chercher le texte de ton discours de Président de la Conférence Permanente des Chambres de Commerces Antilles Guyane du lendemain pour le présenter au Préfet de Guyane... Ton refus... et pour cause, nous étions en train de le concocter Germain, toi-même et moi.

Mais je pourrais aussi te parler de ta naissance au lieu-dit «ti-canon » et de l’enfance d’un Carmelo, de la vie de cette jeune couturière à domicile, ta Maman, qui t’a élevé seule et dont tu dis que c’est parce qu’elle a été ce qu’elle a été que je suis devenu ce que je suis.

Nous pourrions aussi évoquer le « lolo », cette entreprise familiale, avec son système de crédit et son caractère social évident, du « lolo » dans le contexte de la guerre avec les cartes d’alimentation qui permettait de faire du troc.

Autres sujets possibles : les jeunes carmelos et la guerre, l’apprentissage de savoirs-faire, le goût du sport qui permettait de vous construire des corps solides, les cerfs-volants que tu fabriquais pour les vendre, ta première bicyclette fabriquée à partir de pièces détachées de bicyclettes que tu réparais, les activités de la rade de Basse-Terre, le football joué avec des blades de cochon comme ballons, le slip façon Carmelos avec un tissu en coton bleu ou les sacs de farine, tes amis Carmelos Joseph Aucourt jardinier aux Girondins de Bordeaux qui fut ton témoin de mariage en 1953 ou Banguillot lui aussi parti tenter l’aventure en métropole, les carmélos et la dissidence, le lycée Gerville Réache, ton départ pour le service militaire et le service militaire en 1948 à la Martinique, le premier emploi chez Monsieur Cabre grossiste à Basse-Terre, un patron pas banal, en fait un homme extraordinaire dont les employés étaient ses associés, l’achat de ta première voiture à Pointe-à-Pitre chez Monsieur d’Alexis.

Plus sérieusement : le choix de produire des bananes et l’abandon des caféières, la création de la cartonnerie du Baillif, les Comand-cars ou les jeeps qui transformèrent l’agriculture de montagne de la Basse-Terre.

Et pour terminer un petit mot de tendresse en souvenir de le regrettée Madame Penchard qui a toujours été à tes côté après avoir travaillé dans la pharmacie Renaison.

Cher Gérard ! Cher Président ! C’était donc une gageure que de te faire rentrer en 29 minutes de télévision. Madame VIRANIN a donc dû choisir et son choix fut le Bon. Pierre Sainte-Luce, José Fabricator et Pierre Maïzetti et Jean-Michel ont été très bien !

Amitiés

Jean-Claude