Le discours du gouvernement sur l'impératif de baisse des dépenses publiques évolue enfin, mais on est loin des actes ou même des propositions concrètes.
Par Alexis Vintray.
Pierre Moscovici, ministre de l'économie
Le gouvernement commencerait-il enfin à ouvrir les yeux sur l'urgent impératif de la baisse de la dépense publique ? Après un début de présidence Hollande marqué par l'absence de contrôle des dépenses et l'explosion de la pression fiscale sur un pays déjà parmi les plus taxés au monde, le discours commence à changer.
Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a ainsi tenu des propos forts ce lundi sur "l'importance qui doit être accordée à la réduction des dépenses publiques" selon l'AFP. Interrogé sur RTL sur le choix que le gouvernement devrait faire entre hausse de la fiscalité et baisse des dépenses publiques, le ministre a déclaré que "la réduction des dépenses doit être privilégiée". Un ministre toutefois peu disert sur l'essentiel, les dépenses qu'il fallait baisser, estimant que cela allait se faire notamment dans le cadre de la "modernisation de l'action publique". "C'est à partir de ça, y compris en revoyant les politiques publiques, en les évaluant, en étant capable de redéfinir ce qu'est l'action publique, c'est comme ça que nous allons parvenir en effet à une dépense publique maîtrisée", a déclaré le ministre. Des remarques certes justes, mais dont on peut craindre, au vu du passé, qu'elles ne soient qu'un cache sexe de l'inaction la plus complète.
Pierre Moscovici a toutefois rejeté l'idée d'augmentations d'impôts, au moins d'augmentations importantes. "Nous ne souhaitons pas, pour l'essentiel, que ce soient les recettes qui soient appelées, parce qu'en effet, il y a une pression fiscale forte dans ce pays" a déclaré le ministre au micro de la radio.
Sans surprise, les réactions des ministres ont été à l'unisson ou presque, arguant que leur ministère était essentiel et ne pouvait être touché. Le passage de la théorie à la pratique risque d'être tout sauf évident pour un gouvernement qui jusqu'à présent est loin d'avoir fait preuve du courage nécessaire pour annoncer les réformes inévitables à mener.