Magazine Beaux Arts
La première fois que j'ai rencontré Aude, c'était à la lecture de ses mots. Spray Yarps, grand fan de Serge Gainsbourg, m'avait confié le livre qu'elle avait écrit. Je l'ai dévoré. Littéralement. Août 2012.
Février 2013, la rencontre d'Aude.
Saint-Michel, la librairie Shakespeare & Co, 14:30.
Aude attend dans un large rayon de soleil, elle est en train de m'envoyer un message.
Ce qui me frappe en premier ce sont ses grands yeux, profonds, je ne vois que ça. Diaphane est le mot qui me vient, lumineuse.
Nous évoquons son livre, 5bis, je la laisse mentionner quelques bribes de son histoire, je n'ai pas envie de poser de questions, je veux juste la laisser libre de dire ce qu'elle souhaite. J'ai déjà lu, je sais ses mots.
Et je prends conscience de tout ce qui l'a construite. Enorme.
Je lui demande si elle a des projets d'écriture. Des rêves d'écriture oui assurément. Ce qu'elle me dit résonne encore : "Je préfère vivre pour le moment. Car écrire me met à terre". Oui. Sortir les mots, les sortir vraiment de soi se fait dans la douleur.
Elle explique. La nuit, tard, livrer les mots pendant des semaines entières, s'épuiser à transcrire, comme en transe.
Je sais qu'elle trouvera l'étincelle pour s'y atteler à nouveau, les choses se font en leur temps.
Je la vois observer, noter les détails, ressentir les gens autour. Elle me confie qu'elle aimerait se trouver "bien", elle l'est.
*Aude, si tu pouvais choisir un mot pour te définir ?
Bienveillance
**Qu'évoque pour toi le Père ?
*** Peux-tu fermer les yeux et te plonger dans un souvenir heureux ?
Aude est rue de Verneuil, dans le salon de Serge. Il a décidé de composer lui-même ses cocktails. Au lieu de secouer le shaker, c'est tout son être qu'il secoue. Crise de fou-rire.