Oui, je sais, suite à un premier tome moyen, qui invitait à suivre les prisonniers d’un camp de détention en plein milieu du désert marocain, un deuxième tome légèrement capilotracté, qui plongeait le lecteur dans les méandres du mythique labyrinthe de Dédale, et un troisième volet particulièrement mauvais qui faisait grand honneur à son titre en proposant un scénario d’un vide absolu, j’avais promis d’abandonner cette série concept proposant des histoires d’évasions. Mais bon, le fait de voir les noms de David Chauvel et Denys à nouveau réunis sur la couverture d’un album après l’excellent Soulman, je n’ai pas pu résister à la tentation. De plus, avec un album intitulé « Fatman », je pouvais m’attendre à du lourd de la part de ce duo expérimenté.
Si le pitch de ce récit – un spécialiste de l’évasion recruté par la mafia new-yorkaise pour faire évader un parrain – n’a rien de bien original, la véritable surprise vient du personnage principal. Le caïd qui sera grassement payé pour mener à bien cette évasion est en effet un anglais hyper-obèse qui n’a absolument pas la tête de l’emploi… ni le physique. Si ce personnage assez inattendu surprend, il en est de même pour cette femme au bord de la crise de nerf, que le lecteur croise au fil des pages sans parvenir à la lier à l’intrigue. Le destin de cette femme, dont les pulsions meurtrières font inévitablement penser au Nao de Brown, se retrouve néanmoins subitement lié à celui des autres protagonistes en fin d’album.
Posant tout d’abord ses personnages avec grand soin, ce one-shot fait donc progressivement monter le suspense, proposant au final un exercice de style parfaitement maîtrisé et une lecture particulièrement divertissante. Reposant sur une intrigue classique, mais parfaitement construite, sur le charisme de Fatman et sur des dialogues savoureux malgré des personnages pourtant peu bavards, cet album relève assurément le niveau de cette saga carcérale.
Un one-shot que vous retrouverez d’ailleurs dans mon Top de l’année !
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