"Sa femme" ou D'une certaine relation de coupleS

Publié le 18 février 2013 par Sébastien Michel
"Sa femme" est un roman intimiste et universel. L'histoire est presque banale. Une femme tombe amoureuse d'un homme marié. Tout de suite il le lui dit et la prévient que jamais il ne quittera sa femme et ses enfants, pour qu'elle n'espère ni n'attende rien de leur aventure. Elle accepte la situation mais bientôt la voilà submergée de fantasmes et pensées sur son autre vie, avec elle. Elle imagine sa femme, ses enfants, leur quotidien, leurs vacances en famille...
Pendant qu'elle est seule, à l'attendre à heure fixe, et transformant un de ses tiroirs de bureau en autel sacré, dans lequel elle dépose les reliques de leur relation. Pochettes de capotes, carré de sucre dans son emballage, polaroïd... Ainsi, il est avec elle même en son absence. Les mois passent.  Leur histoire va connaître un tournant qui va tout changer. Et alors que leur amour pourrait enfin éclater en plein jour et que Claire pourrait vivre l'histoire dont elle a tant rêvée, un autre homme croise son chemin... Un homme marié...

A travers l'histoire de Claire, c'est l'histoire de beaucoup de femmes célibataires, qu'un homme marié fait chavirer. Je le sais d'autant mieux que j'ai connu cette situation. J'en n'ai pas honte. C'était une rencontre. Ma chance, c'était que d'emblée je n'en attendais rien d'autre que de bons moments à partager. Sachant que je n’étais pas amoureuse et que ce serait éphémère je n’ai pas eu à jouer les maîtresse délaissée et éplorée. Tant mieux car même si je suis comédienne, j’évite de jouer du Feydeau dans la vraie vie ! Néanmoins, j'ai connu ces quelques fantasmes sur sa vie avec l'autre, sa femme, ses enfants. Et c'est là, la force d'Emmanuèle Bernheim, car elle a su parfaitement retranscrire les images et les émotions qui nous traversent. Troublant et drôle aussi. Et plus fort encore, ce livre rappelle, à qui l'ignorerait encore, que les femmes sont bien plus romanesques que romantiques, et leur cœur, bien plus papillon qu'il n'y parait... A bon entendeur...