Cinéma: 'Passion' de Brian de Palma

Publié le 18 février 2013 par Paulo Lobo
En principe, je devrais descendre 'Passion' de Brian de Palma. Car il ne m'a pas emballé et que je le trouve lourdaud, tant sur le plan visuel que sur le plan scénaristique. À moins peut-être qu'on le prenne pour une parodie de psycho-thriller. De Palma prend plaisir à filmer, à nous montrer de jolies filles prêtes à se dévorer à tout instant, à souligner la perniciosité de ces ambiances ´executive'. Mais on se demande toujours où il veut en venir. La trame à suspens ne semble vraiment qu'un dispositif conceptuel apte à susciter la distanciation et le sourire. C'est peut-être vers cela que tend tout entier le film: il ne serait qu'une succession d'installations que l'artiste soumet au regard des visiteurs. De là la théatralité assumée de beaucoup de scènes dans le film. Au moins, ça change des montages ultraspeedés des films actuels.
Mais bon, le film ne décolle jamais, et tout ce que je suis en train de dire n'est que tentative d'analyse cérébrale. De façon plus claire, je dirais que De Palma a oublié ou négligé d'écrire une histoire solide, qu'il a simplement esquissé les grandes lignes d'une intrigue et puis qu'il a filmé en étalant ses obsessions de toujours. Mais justement, le problème est qu'on ne voit plus que ces effets de style, ses gonflements de mise en scène, son étrange relation amour-haine avec les images. Dans cet exercice de mise en abyme, les personnages deviennent des marionnettes privées d'intériorité. Et les actrices, belles et sensuelles, semblent prisonnières de ce canevas imposé. On les suit sans jamais rentrer dans leur jeu.