Goodyear-Dunlop, le groupe de pneumatique américain, a annoncé le 31 janvier son intention de fermer Goodyear, l’une des ses 2 usines basées à Amiens, privant ainsi ses 1173 salariés d’emplois. Tout commence en 2007 quand la direction, rattrapée par des difficultés financières, demande à ses employés de passer aux 4×8, un rythme de travail réputé dévastateur pour la santé. Alors que les syndicats de Dunlop acceptent, la CGT de Goodyear refuse catégoriquement. En réponse, la direction tentera cinq plans de licenciement qui se solderont à chaque fois par des échecs. En 2012, la CGT galvanisée par ses victoires juridiques, ira même jusqu’à rejeter l’offre de reprise du groupe américain Titan. Mais dans l’usine la réalité économique est tout autre : la direction ayant complètement cessé d’investir, la production a chuté de 20000 à 2700 pneus par jour provoquant une perte de 60 millions d’euros par an.
Dunlop un modèle “viable“ ?
A contrario, Dunlop en faisant des concessions, a non seulement bénéficié de 40 millions d’euros d’investissement mais a surtout sécurisé l’emploi de ses 940 salariés, du moins jusqu’à la fin de l’année 2014. Malgré tout, les ouvriers « modèles » dénoncent “ un rythme de travail insupportable“, l’augmentation d’accidents graves, mais aussi des dépressions liées au peu de temps passé en famille. Goodyear aurait-il pu sauver sa peau en acceptant les 4×8 ? Probablement…mais à quel prix ?
Sources: liberation.fr, humanite.fr, usinenouvelle.com, francetvinfo.fr, rue89.com