Vilain © Poivre & Sel – 2013
En mars 2005, Lénaïc Vilain, auteur de bandes dessinées, cherche un emploi pour arrondir ses fins de mois. Il postule sur un poste d’agent de sécurité (surveillance de nuit) dans un grand hôtel parisien, pensant trouver-là le travail parfait qui lui permettrait également d’écrire et dessiner ses albums.
Il se retrouve malgré lui – mais assez logiquement – à faire des rondes de nuit et à arpenter les couloirs des 23 étages de l’Hôtel. D’anecdotes en anecdotes, l’auteur nous fait découvrir ce qu’a été son quotidien professionnel pendant six années… il va devenir « Vilain » le veilleur de nuit.
« Lénaïc. Ça se prononce Lénaïc avec le tréma et l’accent »
Vilain © Poivre & Sel – 2013
Si vous ne connaissez pas l’auteur, la bio qu’il a rédigée sur son blog vous éclairera sans doute sur le personnage. En voici l’introduction : « Lénaïc, de son vrai nom Lénaïc (né à Reims et mort pas encore mais certainement pas à Reims), est un auteur de bande dessinée, principalement connu pour son blog qui brasse pas moins de 40 visiteurs par jour ». Allez lire la suite directement chez l’intéressé (clic).
Cet album nous permet de découvrir sa première nuit de travail. En moins de temps qu’il ne lui en faut pour s’en apercevoir (3 minutes !), le voilà formé au métier d’agent de sécurité et détenteur de l’incontournable Talkie-Walkie qui lui permet de garder le contact avec son collègue. Le voilà suffisamment équipé pour faire sa première ronde. Une nuit qui, sous le filtre de l’auteur, compile de nombreuses anecdotes professionnelles et contient de nombreuses réflexions (de la simple curiosité à l question existentielle) induites par ces six années d’expérience…
En fait, en y réfléchissant bien, je crois que pas une fois je n’ai été utile en ces six ans de rondes de nuit… « Ronnd’heu de nuit » !!
…
Comme à la fin d’un film d’épouvante, le soleil se levait, symbole d’une délivrance prochaine.
Le scénario est entraînant et les éléments autobiographiques sont utilisés à des fins ludiques. Confronté à la solitude, les heures s’étirent et il n’hésite pas à se perdre dans son imaginaire, comme un enfant (peur du noir, peur du monstre caché dans un recoin…). Il s’impose des défis comme de compter le nombre de pas minimum que l’on peut faire pour traverser un couloir ou se surprend à épier les bruits qui s’échappent de quelques chambres… L’auteur ne se prend pas au sérieux pour notre plus grand plaisir. Voilà un doux rêveur contraint de se maintenir en éveil et cela donne lieu à des scènes cocasses.
Le dessin est très libre, spontané et nous emporte dans son tourbillon de bonne humeur. L’occasion pour le lecteur de découvrir un métier peu commun et de profiter de quelques passages truculents. La mise en page colle à l’état d’esprit du personnage. Tantôt onirique, tantôt réaliste, elle nous entraîne d’un pas alerte et amusé dans cette lecture.
Extrait :
« A une heure très avancée de la nuit, ou à une heure très matinale… tout devenait blanc, opaque, paisible, comme quand il neige à gros flocons, sauf que là il neigeait du petit matin gris » (R.A.S., tome 1).
R.A.S.
Tome 1
Diptyque en cours
Editeur : Poivre & Sel
Collection : Romarin
Dessinateur / Scénariste : Lénaïc VILAIN
Dépôt légal : février 2013
ISBN : 978-2-87547-016-4
Bulles bulles bulles…
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