Loi OGM - fin de notre intégrité alimentaire

Avec le vote, hier, de la loi OGM par l’Assemblée Nationale, le Grenelle de l’environnement a été définitivement enterré. Mais c’est également notre intégrité alimentaire qui a reçu sa pelleté de terre…

Ce projet de loi a pour vocation de transposer en droit français les objectifs de deux textes adoptés par l’Union européenne, relatifs à l’utilisation confinée de micro-organismes génétiquement modifiés (directive 98/81/CE du 26 octobre 1998) et à la dissémination volontaire dans l’environnement d’OGM (directive 2001/18/CE du 12 mars 2001). L’objectif est de fixer un cadre à long terme pour la coexistence des cultures sur le territoire.

Imaginez un monde merveilleux :

• où les produits contenant des OGM ou des sous-produits contenant des OGM n’ont pas à être signalés par un étiquetage…

• où les agriculteurs pro-OGM bafouent ouvertement et librement les droits de ceux qui ne veulent pas cultiver d’OGM.

• où plutôt que d’encadrer la culture des OGM, on donne au contraire plus de place aux semenciers et aux filières de distribution de ces substances.

• où un agriculteur doit lui-même prouver que ses cultures ne sont pas infectées par les OGM entraînant inévitablement un renchérissement de sa production la rendant moins compétitives que les produits OGM.

Ce sont quelques éléments de notre futur paysage alimentaire définit par la loi OGM qui vient d’être adoptée, à une courte majorité, sur fond de cafouillage dans la majorité.

Qu’est-il advenu du principe de précaution tant défendu par Sarkozy lors du Grenelle de l’environnement. Plus largement, qu’est-il advenu du Grenelle de l’environnement ?

Les lobbies, dont on connait l’incroyable puissance financière, ont du jouer pleinement de leur pouvoir d’influence dans l’hémicycle…

Qu’est devenu l’agriculture qui était chargée de nous nourrir ?

D’ici quelques décennies, on risque fort de se retrouver dans une situation similaire à celle du sang contaminé, des hormones de croissance, des farines animales, de l’amiante… Mais comme à chaque fois, on pourra toujours prétendre qu’on ne savait pas ! A croire que nous n’avons retiré aucune leçon des évènements passés en matière de risques sanitaires et de principe de précaution.

Comment peut-il y avoir un tel décalage entre les français, contre les OGM à près de 75% et une majorité parlementaire qui manifestement ne maitrise pas le sujet, mais suit comme un mouton (transgénique) les consignes de vote de l’UMP ?

On attend le dernier acte le 16 avril avec la seconde lecture au Sénat qui sans aucun doute renforcera encore le texte en supprimant les amendements trop complaisants pour la biodiversité et l’environnement.