Une fois la Loire franchie, les mots changent, la prononciation aussi. Inutile de dire que cela n’a pas été sans conséquences pour moi, surtout comiques !
1ères courses, premiers problèmes : la poche et le sac. Vous auriez une poche, s’il vous plaît, Madame ? Elle me regarde étonnée et finit par sourire et me tendre… Un sac réutilisable. Ouf, j’ai frôlé l’incident diplomatique avec la Normandie !
Et les noms de villes et villages, très jolis au demeurant, ont été difficiles à prononcer car justement, tout ne se prononce pas : Saint Germain du Corbeis, c’est St Germain du Corbei, pas du Corbeisse ! Il n’y a pas d’inauguration à Hau-be mais à Ôbe ( est-ce ma faute si cela s’écrit Aube ?). Je ne vous parle pas de Flersse ( pour Flers) ou de Chênédouitt ( pour Chênedouit). Mais bon, j’ai fini par les apprivoiser et mon accent amuse toujours mes collègues.
Et puis, il y a des expressions qui restent, qui sont ancrées en nous. Bien sûr, je dis Heulà, moi aussi, pour marquer ma stupéfaction, parce que c’est joli et inhabituel mais le diâ de ma jeunesse jaillit naturellement…
Et puis, il y a cette chocolatine qui ne veut pas quitter mon cœur. Je veux dire “pain au chocolat” mais rien à faire, la chocolatine de mes goûters d’enfant, passée au four et savourée devant Goldorak ou Les Cités d’or, elle s’impose. Pour apprivoiser un territoire, y prendre racine, il faut continuer d’être soi !
L’autre matin, à la boulangerie, j’ai demandé une chocolatine, comme ça, pour voir. Une dame charmante a marqué une infime hésitation mais
c’est avec un sourire bienveillant qu’elle m’a tendu la viennoiserie convoitée. Elle a réussi le test de la chocolatine. Merci à elle, tout à coup, ce sont 500km qui se sont évanouis, tout à coup, j’avais 8 ans et on était mercredi.
Moi, le test de la chocolatine, il m’inspire et demain ?!