Umay, avec son fils Cem, quitte Istanbul et les violences de son mari pour rejoindre sa famille à Berlin. La visite impromptue de sa fille aînée et de son petit-fils ravi Kader jusqu'à ce qu'il découvre qu'elle veut rester à Berlin. Dans leur communauté turque, la femme appartient au mari de même que les enfants. Rompre ainsi l'union est inenvisageable.
La communauté fonctionne de manière patriarcale. Le père de famille à l'emprise sur le destin de ses enfants. Le regard des autres membres compte davantage que l'amour de ses enfants, du moins c'est ce que veut montrer Kader pour sauver son « honneur » aux yeux des "autres", car au fond de lui, il est tiraillé par la décision qu'il a prise.
Umay voit alors sa famille lui fermer les portes. Une femme qui brise les chaînes de la servitude vis-à-vis de son mari est vue comme une humiliation. Elle va devoir fuir sa famille pour se protéger, s'émanciper et sortir du conditionnement familial sclérosé et archaïque.
Même si la famille d'Umay est de religion musulmane, il ne s'agit pas d'une caricature bête et méchante du fonctionnement des musulmans. Ici c'est plutôt le communautarisme aveugle qui est visé comme le fait remarquer la patronne d'Umay à Kader : « Vous laissez Dieu en dehors de ça. Il n'a rien à voir avec ça ».
Un excellent film, très très dur...