Magazine Cuisine
A l'occasion d'une soirée amicale au cours de laquelle nous avions quelques événements à célébrer, le vin a coulé à flots. Quelques impressions (sans prise de notes puisque l'objectif n'était pas une dégustation au sens premier mais plutôt un joli moment d'amitié et de partage) d'une série de très belles bouteilles dont le niveau général fût très élevé.
A l'apéritif, un Champagne cuvée Louise 1995, Pommery (servi en magnum) : très beau champagne encore sur la jeunesse, belle vivacité, grosse minéralité crayeuse fine, bouche tendue. Excellent
Avec un pressé de foie gras aux poires, une Roussette de Savoie, Marestel 2008, domaine Dupasquier : un vin fin, belle complexité entre gras élégant, tension et charge modérée en sucres. Demi-corps mais persistant. Très Bien
Avec une entrée à base de crevettes (donc, j'ai fait l'impasse), un Puligny Montrachet 2006, domaine Leflaive : nez quasi-muet. Par contre, la bouche montre une belle tension minérale, peut être une légère rondeur. Assez simple dans sa construction. Bien
Un Meursault Chevalières 2006, domaine Buisson Vadot : joli nez grillé, sur les amandes amères. La bouche est complexe, tendue, ronde, un gras élégant et une finale sur une amertume noble. Très Bien
Un Puligny Montrachet premier cru les Folatières 2002, domaine Olivier Leflaive (non photographié) : construction plus minérale et plus linéaire. C'est frais mais des notes lactées et caramélisées (caramel amer) viennent un peu brouiller la finale. Bien +
Avec un magnifique agneau confit et sa garniture de pois chiches et de brocolis, un Pauillac, château Pichon Longueville Baron 1975 (servi en magnum) : pas de défaut dans ce vin, plutôt construit sur un équilibre de légèreté (bizarement) et de fraîcheur. Une grosse variabilité entre le début de la bouteille (limite bouchon) et le corps, qui montre plus de structure et un côté un peu résiné. Bien ++
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Une Romanée Saint Vivant Grand Cru 1988, domaine Louis Latour : la quintessence du grand bourgogne pour moi, même s'il apparaît qu'il fût sans doute meilleur il y a quelques années. Suavité, velouté, fruité à peine évolué. De la soie en bouche, presque sensuelle, sur une belle légèreté. Fondu élégant. Excellent +
Un Chambertin, Clos de Bèze Grand Cru 1988, domaine Jacques Prieur : équilibre plus terrien, plus gibriacois et plus consistant pour ce vin. Beaucoup plus jeune dans sa construction. Peut-être des tannins un peu sèchant en finale. Beau vin mais pour mon gout, que je partage, un peu au-dessous du RSV. Très Bien +
Avec le Comté spécial course, un Château Chalon 2000, domaine Jean Macle : révolution de palais, je me suis risqué à gouter un "jaune". Alors, c'est pas ma tasse de thé effectivement, ... mais je dois reconnaître une grande qualité de buvabilité à ce vin. Loin, très loin des caricatures d'alcool à brûler et de noix verte. C'est beau, ça se marie parfaitement avec le crémeux du Comté et le soyeux du vin se trouve renforcé. Très Bien
Avec le dessert, un Sauternes, château La Tour Blanche 1960 (servi en magnum) : LA claque de la soirée après le RSV. Magnifique complexité sur un vin qui possède une trame tendue, sans molesse, délicate au toucher de bouche. Mandarine confite (sauvignon mandariné dirait l'un de mes congénères), rôti élégant, faible sucrosité associée à une acidité présente, puissant mais bien dosé. Bref, un beau moment de dégustation. Excellent +++
Sages comme des images, nous avons su résister aux alcools (y'en a des qui ont sans doute un peu abusé du Saké en fin de soirée ) . Aujourd'hui, c'est régime jambon blanc / eau minérale avant de nouvelles aventures très très prochainement.
Bruno
PS : désolé pour la qualité des photos, mais elles ont été réalisées avec mon téléphone portable de dernière génération (enfin, dernière génération d'il y a cinq ans).