Le poster du premier numéro, affiché dans un kiosque, place de la Madeleine, avait attiré mon regard ... J'ai tellement circulé à Paris à bicyclette que j'ai aussitôt eu envie de feuilleter ce premier Pure Green d'automne 2012. Le marchand de journaux n'en disposait pas et j'ai du patienter jusqu'au numéro 2 pour pouvoir rattraper d'un coup.
Le début est prometteur.
Passons sur l'erreur monumentale de l'imprimeur qui a tiré la couverture sur papier glacé. Le résultat était certes élégant mais pas du tout cohérent avec la ligne éditoriale. Depuis il 'a pas oublié d'employer un papier mate.
J'aime beaucoup, pour les photos en gros plan, l'originalité des propos, le parfum qui s'en dégage. Pure Green est différent, et ce n'est pas qu'une question d'emploi de papier recyclé.
La lectrice était invitée à teindre ses serviettes avec des colorants naturels dans le numéro 1 (p.62). Le second offrait quelques idées pour customiser les mugs (p.58). Le suivant fera saliver avec des recettes de pains italiens (p.36), ce qui va permettre de mettre en application les conseils donnés dans la rubrique "fait maison" hivernale à propos du levain. Cette lecture m'a sans nul doute influencée en me décidant à préparer les petits pains de mes hamburgers.
Après nous avoir transporté à Madagascar puis à Montréal la rubrique Destination se fixe cette fois sur le marché parisien du boulevard Raspail, bien connu des amateurs de produits bio.
La rubrique déco (p. 20) apporte des idées simples et élégantes, même si on voit bien que les objets ont été chinés outre-atlantique. On aurait d'ailleurs pu donner une indication de la région où se sont installés Rachel et Paul.
Attention parfois à un décalage entre le texte et les images. Par exemple dans le numéro 2, l'article intitulé "le mélange parfait" (p.60) souligne l'importance des briques et on n'en voit pas du tout. Il manque aussi, à mon avis, la marche à suivre pour réaliser le centre de table avec les cartes de voeux recyclées, au moins avec une photo en gros plan (p.56). Ou un lien Internet vers le site si ces explications prennent trop de place sur le papier.
Aborder la consommation responsable, l'écologie et le développement durable dans un magazine qui ne soit pas donneur de leçons mais porteur d'un art de vivre est une première. Découvrir que le bio et le chic sont conciliables est réjouissant. Le plus positif est le mouvement suscité en faveur de l'appropriation d'un mode de vie bio non seulement à la campagne (c'est assez facile) mais surtout en ville. L'article consacré à l'agriculture urbaine (p.24 du n°2) donne plusieurs pistes.
Je savais qu'il existait à New York des jardins potagers sur les toits des immeubles et j'espère que les syndics français auront envie de se lancer dans une si belle aventure. Quant à élever des poules dans son jardin (p.20) l'article est astucieusement relié au livre d'Anny Duperey qui a la passion de ces volatiles (p.98), moi qui croyais qu'elle n'aimait que les chats ...
Coté cuisine, j'ai tout de même été étonnée du contenu des recettes, assurément conçues par des cuisiniers qui n'ont pas des pratiques "hexagonales". La rédaction du stifado d'agneau (p.83) m'a carrément amusée. On dirait qu'elle est écrite par un bon copain qui ne maitrise pas tout à fait le vocabulaire gastronomique ... je gouterais quand même bien de ce plat. Jonathan est un drôle de cuisinier qui, le trimestre précédent, proposait pour un petit déjeuner des "bouchées de toasts" (p. 73) .... autrement dit du pain perdu.
On sent que le magazine se cherche un peu, ce qui le rend d'autant plus sympathique et on attend avec intérêt le troisième numéro, printemps 2013, qui sortira le 15 mars et qui affirme une orientation plus familiale.