Cela fait deux ans que Gouri a quitté Pipriat, la cité la plus proche de la centrale. C’est là qu’il habitait avec sa famille, qu’il travaillait, avant la catastrophe. Cette zone est désormais gardée, interdite. Il revient, juché sur sa moto qui tire une remorque vide. Qu’est-il venu chercher en un lieu inhospitalier, en une nuit ?
Il attend à Chevtchenko chez Iakov et Vera que la nuit tombe pour braver l’interdit. Son arrivée dans ce no man’s land active les étincelles de vie des quelques habitants d’un hameau dévasté. On chante, on boit, on se souvient d’avant, d’après. On se soutient.
Une économie de mots, des silences, beaucoup de pudeur. Il émane de ces survivants une très grande humanité. Tel un clair obscur elle diffuse un halo de douceur au cœur même de la tragédie.
Encore un roman mémorable au style inéffable d'Antoine Choplin.
Brigitte.