Pour la deuxième année consécutive, les Bulls se retrouvent en finale avec la ferme intention de conserver leur titre. Mais plus encore, avec celle de bien démarrer. Échaudés par leur expérience de la saison dernière qui les avait vu perdre la première levée de la Finale, les Bulls entrent sur le parquet du Chicago Stadium animé par la soif de victoire.
Pourtant, l'histoire semble pouvoir se répéter. Après quelques échanges, les Blazers mènent 15-7. L'arrière dominant sur le parquet ne s'appelle pas Michael Jordan, mais bien Clyde Drexler. Michael Jordan va alors livrer une performance inoubliable. Peu réputé à l'époque pour son shoot extérieur (27/100 en saison régulière cette année-là), il commencera même son match par deux ratés à plus de 7.23m. Mais il réussira le 3ème. Puis le 4ème. Puis il continuera à shooter à cette distance, alors que le cercle semble s'agrandir de tir en tir.
Peu à peu, les Bulls prennent le contrôle du match. Au fur et à mesure, Jordan devient un peu plus insolent. Il rentrera 6 tirs consécutifs à 3pts, ne pouvant retenir un haussement d'épaule ("The Shrug") devenu une marque de fabrique, en direction d'un Magic Johnson médusé, aux commentaires du match sur NBC. Le regard de Cliff Robinson, aux premières loges pour assister à ce dernier tir, en dit long. Le match a définitivement basculé.
Michael Jordan termine la première mi-temps avec 35pts, record NBA, toujours en vigueur. Mené après le premier quart-temps, les Bulls ont fait le break au bout de 24min (66-51). Les Blazers ne reviendront pas, et Jordan n'aura même pas à forcer en seconde mi-temps, terminant sa soirée avec 39pts et 11pds, en seulement... 34min de jeu.
La suite ne fera que confirmer la domination de Michael Jordan dans cette série, alors qu'il emporte son second trophée de champion et son second trophée de MVP des Finales. Moins de 10 ans plus tôt, Portland faisait l'impasse sur MJ lors de la draft 1984 pour choisir Sam Bowie. Pourquoi choisir Jordan ? Les Blazers avaient déjà leur arrière dominant en la personne de Drexler. L'histoire est parfois ironique...