Magazine Société
Nous supportons, en permanence, le discours des hommes politiques au pouvoir qui tente de nous faire accroire qu’ils sont compétents et sincères ! Et nous assistons sans murmure aux reniements constants de ces derniers. Le gouvernement, au bout d’un mois et demi de réalisation de son budget, remet en cause, l’un après l’autre, les objectifs sur lesquels il s’était engagé avec force rodomontades. Après avoir allègrement piétiner la promesse de ne pas alourdir l’imposition de plus de 80% de la population, le gouvernement abandonne les objectifs du déficit public (3%) et de croissance (0,8%). Comment croire au reste ? Comment croire aux incantations de renverser la tendance du chômage ? En fait, le gouvernement subit, sans pouvoir influer sur les contraintes économiques qui s’imposent à la France et sur les directives de la Commission Européenne. Mais cette dernière n’est guère plus compétente et fonctionne sous influence. Le quartier de Bruxelles du Parlement Européen et de la Commission est envahi par des officines de lobbying de toutes les plus grandes entreprises occidentales. Les couloirs des organismes européens sont arpentés sans cesse par ces hommes de l’ombre qui viennent influencer en permanence les décisions des responsables politiques. Connaissez-vous la Table Rond Européenne ? La Table ronde des Industriels européens (European Round Table, ERT) est un groupe de lobbying créé en 1983 et qui met sous influence la Commission Européenne, le Conseil des Ministres et le Parlement Européen. Il rassemble les 45 plus grandes entreprises européennes, situées dans 18 pays de l’Union Européenne. Ce groupe, en étroite relation avec les lobbyistes de tous poils, s'est donné pour objectif de « stimuler la compétitivité mondiale de l'industrie européenne » en prônant la baisse du salaire minimum, la réduction des dépenses de sécurité sociale et la privatisation des services publics. On reconnaît là les bases du Consensus de Washington ou des fameux plans d’ajustement structurels (PAS) imposés aux pays en voie de développement avec le succès que l’on sait. Ceci démontre clairement que les américains ont des relations intimes avec ce groupe. L’ERT a également nettement influé sur le texte de l’Acte Unique Européen de 1986 et sur le texte du Traité de Maastricht de 1992, traité fondateur de l'Union européenne. Ces faits illustrent de façon flagrante que, par rapport à la masse des citoyens, les lobbies industriels (dont les moyens financiers sont incomparablement plus élevés que ceux des ONG supposées représenter les citoyens) bénéficient d'une relation privilégiée auprès des pouvoirs législatif et exécutif de l'UE. En 2008, Barroso a créé un comité d’experts, à la suite de la crise financière et bancaire, pour le conseiller sur la démarche à suivre pour sortir de cette crise. Or la plupart de ces experts dits « indépendants » avaient des liens étroits avec les banques et les organismes financiers américains, responsables de la crise. Sans surprise, le renflouement des banques avec l’argent des contribuables et la reprise des activités spéculatives et prédatrices des banques a été décidé par la Commission ! Rappelons-nous que, lorsque plusieurs établissements financiers américains fin 2008 se sont trouvés en cessation de paiement, ces mêmes établissements ont été sauvés par la FED. Il s’est passé exactement la même chose en Europe. Les lobbyistes sont venus benoitement expliquer que ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour l’Europe… La Commission Européenne s’apprête à permettre à nouveau l’utilisation des farines animales, interdite depuis 1994, pour nourrir les poissons d’élevage (avant les poulets et les porcs), malgré la catastrophe antérieure de la maladie du prion. A qui croyez-vous que nous devons un tel revirement ? Ainsi, il apparaît clairement que ceux qui nous gouvernent sont des hommes de l’ombre qui imposent leur volonté aux hommes politiques élus qui endorment et trompent alors les peuples par des discours sans fondement, et qu’ils savent mensongers, seule arme qui leur reste. Qui nous gouverne ?