le « présent constant »

Publié le 16 février 2013 par Richardb

    Lucien Jerphagnon, dans son Histoire de la pensée développe le moment où « les groupes humains se donnèrent une ébauche d’explication« . Les hommes de ces temps lointains « …sans retour sur soi » vivaient au jour le jour, « … sans autre chronomètre que la perpétuelle succession des jours et des nuits, des hivers et des étés. »

Mais après quelques milliers d’années le présent constant de ces hommes très préhistoriques s’achève, laissant place à notre temporalité, ses jours perdus que l’on pleure et ses lendemains qui chantent, ou le contraire. Changement évident, peut-on vraiment vivre dans un présent qui certes varie mais dont on n’a pas la conscience de la variation ? Une espèce de « carpe diem » extrémiste ? non, puisque la volonté du « carpe diem » découle en fait de la forte conscience des ravages d’un temps non maîtrisé. Alors, un jour – et un peu de siècles – ces hommes d’avant prirent conscience  de ce temps qui leur filait entre les doigts et qui était si difficile à retenir. Ils venaient d’inventer l’Histoire et… la recherche du temps perdu ! Mais, à cette occasion, et peut-être à leurs dépens, leur création s’accompagna de quelques éléments inséparables, entre autres l’espoir et les regrets. Alors, pour se consoler de l’angoisse ainsi générée, celle du grain de sable face à l’immensité de la plage, de la seconde perdue dans l’éternité, ils inventèrent l’oralité, les mythes, l’écrit et les dieux – que certains firent Un ; puis la philosophie – que beaucoup firent multiple. « Tout baignait dans un éternel présent qui était une éternelle présence. »  ©RichardB

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