Le monde change. Et les socialistes français ? (1)

Très instructive la lecture de la Voix du Nord de ce samedi. On ne pouvait pas la rater, la une consacrée à l'obsolescence programmée de nos équipements ménagers et de communication. Et on a bien compris, à la lecture des articles en page intérieure, l'impuissance de nos élus à la faire disparaître.
Résignation ou hypocrisie d'ailleurs ? Car cette obsolescence programmée, qui nous fait jeter, pour une petite pièce défectueuse, l'appareil entier pour nous obliger à en acheter un autre, n'est-elle pas le dernier moteur de la croissance, credo des libéraux socialistes et des socialistes tout court. Jeter c'est racheter, rarement recycler. Alors je les vois venir, ils vont me répondre que ça permet de maintenir l'emploi. Oui, mais à quel prix ? Gaspillage, pollution, insatisafaction. Vive le portable jetable, n'est-ce pas ? Mais pendant ce temps, les ressources diminuent, le nombre de malades de la pollution est en augmentation, je ne parle même pas de ce qu'on fait subir aux pays moins développés que nous. Mais pourtant, cela ne permet pas de satisfaire nos besoins élémentaires, en matière de santé notamment : nous souffrons toujours d'un grave déficit de médecins à l'hôpital et dans nos campagnes par exemple.
L'obsolescence programmée est l'arbre qui permet de cacher la forêt, le cache-sexe des partisans de la croissance, qui leur donne une excuse pour ne pas réfléchir à notre futur et nous envoyer droit dans le mur. D'ailleurs le peuvent-ils véritablement. Ils ont été formés à l'école de la croissance des Trente Glorieuses, et soit paresse intellectuelle, soit carence d'imagination, ils sont incapables de nous inventer un autre avenir.
Et ça, c'est grave !
Preuve supplémentaire, on apprend à l'intérieur du journal que la Communauté urbaine de Lille de Martine Aubry s'interroge sur la gestion de la ressource en eau. C'est bien, voire même utile, si ce n'est d'ailleurs absolument nécessaire. Mais on y voit toujours par le petit bout de la lorgnette. On ne s'intéresse qu'au prix de cette eau, alors que l'information principale, c'est que nous sommes quand même au taquet : nous consommons tout ce que la Nature peut nous offrir. Et dans le même temps, on parle de densifier l'habitat sur l'agglomération lilloise, donc d'augmenter fortement les besoins en eau. Et comment qu'on va faire alors ? On peut réparer des fuites sur le réseau, mais après ? Eriger des interdictions ? Introduire le rationnement ? etc. etc. ?
nos socialistes sont incapables de raisonner les problèmes sur la globalité. C'est grave, et on y reviendra.