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Mercury Rev - Yerself is Steam (1991)

Publié le 10 avril 2008 par Oreilles

Bon, place à du lourd et, dans la lignée du Neutral Milk Hotel publié par Ju il ya peu, envoyons-nous une nouvelle tranche de psyché-pop séminal, comme seuls les américains savent le faire !
Fin 80's, débuts 90's, une bande d'allumés notoires voire psychotiques -certains comme le chanteur ont effectué des séjours en HP- se retrouvent en répet pour cuisiner sous substances psychotropes une série de titres plus barrés les uns que les autres. Comment ont-ils fait connaissance ? Euh....de manière assez classique ; ainsi Sean Mackowiak alias la Sauterelle a-t-il simplement échappé à une tentative d'énucléation à l'aide d'une cuillère tenue par son compère Jonathan Donahue. _Le groupe, composé à l'époque de 6 personnes dont le bassiste Dave Fridmann deviendra l'ingé son doublé du producteur de plein de choses retorses outre-atlantique (Flaming Lips, Sparklehorse, Mogwai....) sommé par Rough Trade US d'enregistrer son OVNI musical, doit repartir dare dare en studio. La légende veut même que les musiciens étaient tellement défoncés lors des répets qu'il avait fallu l'intervention de tiers participants d'icelle pour leur réapprendre et leur "rappeler' leurs propres morceaux qu'ils avaient oubliés ! _Drivé par un chanteur fou, au sens clinique du terme du nom, de David Baker, Yerself is Steam ainsi créé, va faire un four aux USA, où mal distribué -la branche US ayant fait faillite- le disque restera pour quelques mois l'un des secrets les mieux gardés du rock indé. Puis, c'est finalement la presse anglaise qui s'en emparera un an plus tard et fera découvrir à un auditoire interloqué ces morceaux chaotiques et trippants que sont Syringe Mouth, Chasing a Bee ou le bien nommé Sweet Oddysee of a Cancer Cell t' th' Center of Yer Heart. _Ici, juste 7 pièces musicales, parfois ébauches, parfois orgies sonores aux confins du lysergique -la voix sépulcrale de Baker (Blue and Black, Cancer...) sont comme un punching-ball anéantissant tant règne une folie ambiante dans ces arrangements malades (les flutes sur Chasing a Bee, les échos sur...Cancer), bref de la musique d'aliénés, de drogués, qui n'est pas sans évoquer Spaceman 3 et dont ne sera pas sans se repaître Spiritualized, normal ! _L'affaire tourne vite au vinaigre au sein de ce groupe ingérable, puisque 1 an après leur second et très réussi Boces (1993) , le groupe se sépare dans le chaos à la suite du départ de l'incontrôlable et définitivement cintré David Baker. _Ce dernier refera surface sous un projet solo, Shady, auteur d'un seul album plutôt intéressant, et les Mercury Rev restants et également amputés de Suzanne Thorpe, Jimi Chambers et Dave Fridmann, continueront l'aventure.
Et même si Donahue, passé au chant et Grasshopper, deux des âmes damnées du groupe originel feront florès avec une suite d'albums aimablement psychés mais somme toute convenus, et qu'ils rejouent au hasard de festivals l'insurpassable Frittering de leur premier opus, jamais plus ils n'atteindront le génial bordel sonore de leur chef-d'oeuvre initial ! _En bref : douce odyssée d'un cellule cancéreuse jusqu'au centre de votre coeur (tout est dit !) : chef d'oeuvre du rock psyché US__Le site officiel et le Myspace de Mercury Rev


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