Lettres ouvertes (et lues au théâtre) à M. Hortefeux

Publié le 10 avril 2008 par Uscan

Extrait d'une lettre lue au Théatre du Soleil, lors d'une soirée organisée par RESF.

Anne de Seynes.
Tout se sait, tout finit toujours par se savoir. Le temps, c’est-à-dire l’Histoire, avale, broie, puis recrache l’occulté, l’oublié, le caché. Enfant de la dernière guerre, je sais les silences d’alors des parents jusqu’à la remontée des traces ineffaçables. Mais alors, il y avait un ennemi, un occupant dont les lois, brutalement érigées, permettaient tous les abus, toutes les exactions. Aujourd’hui, la France est en paix, sans ennemi, sans occupant. Et pourtant. Sourdement, insidieusement, les responsables de l’Etat déclarent l’état de guerre, divisent l’opinion, désignent l’ennemi, l’occupant, le signifient à la vindicte publique : l’autre, l’étranger, l’intrus, le voleur, le délinquant, le fauteur de trouble. La machine à broyer se met en marche. Un jour, dans quelques décennies, l’Histoire racontera, révélera.

Ecoutez la répétition

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