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Charlene Hunt a largué Lyubov Orlova

Publié le 15 février 2013 par Zappeuse

Le Lyubov Orlova est un bateau construit dans un pays qui n’existe plus, et qui, aujourd’hui, dérive dans l’Atlantique nord sans passager ni équipage. On suppose que seuls les rats n’ont pas quitté le navire, à la différence des autorités canadiennes qui s’en lavent les mains, l’épave errant désormais dans les eaux internationales.
Résumons l’affaire. En 1976, le Luybov Orlova est sorti des chantiers yougoslaves. C’est un paquebot de taille modeste (90 m de long) pouvant accueillir 110 passagers et 51 membres d’équipage. Navire russe immatriculé sous pavillon de complaisance (Iles Cook), il s’échoue en 2006, mais est tiré d’affaire. Puis il est loué par une compagnie canadienne, qui l’envoie faire des croisières au nord du Labrador jusqu’en 2010. Son mauvais état incite cependant son propriétaire à s’en défaire : le navire est alors vendu à un homme d’affaires iranien basé à Toronto, qui décide de le faire démanteler en République Dominicaine, afin d’en récupérer des pièces. Le bateau doit alors quitter Terre Neuve et mettre cap au sud en 2012. Pas de chance : un incendie se déclare à bord.
Mais le rafiot n’a pas pour autant fini de faire parler de lui … En janvier dernier, un remorqueur dans un état proche de l’épave, est chargé d’aller chercher le bébé. Il s’agit du Charlene Hunt, mis à l’eau en 1962, et dont le port d’attache se situe dans l’Etat de Rhode Island, aux Etats-Unis.
Le Charlene Hunt prend donc le Lyubov Orlova en remorque le 23 janvier. C’est un peu l’aveugle qui guide le paralytique, il n’y en pas un qui soit plus solide que l’autre, mais à eux deux, tous les espoirs sont permis. Sauf que la remorque casse. Sauf que le Charlene Hunt rentre au port, incapable d’affronter une mer formée, et sur le point de couler avant même de commencer sa mission de remorquage. Le Charlene Hunt est prié de ne plus prendre la mer, tandis que le paquebot dérive au gré des courants. Rattrapé par le bateau de sauvetage d’une plateforme pétrolière, avant qu’il ne percute cette dernière, le Lyubov Orlova rompt à nouveau son filin de remorque. Et depuis, plus personne ne sait où il est.
L’association Robin des Bois dénonce l’inaction des autorités canadiennes, qui ne font rien pour récupérer cet obstacle dérivant et potentiellement dangereux pour la navigation.

—> à cliquer :

  • des articles de presse relatant l’affaire, parus dans Libé, Ouest-France et Le Télégramme
  • un article avec photo sur le site lemarin.fr
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