Lors de notre article sur les licences 2013 que je me suis arrêté sur le catalogue de Doki-Doki. Le premier de leur titre à avoir attiré mon attention a été Rex Fabula, alias Kyokou no Ou, de Fujiyama Kairi. Le premier volume est désormais arrivé chez nos libraires puisqu’il est sorti le 6 février dernier, et c’est un titre qui mérite votre attention.
Il s’agit d’un thriller fantastique publié au Japon par Media Factory dans le magazine de prépublication mensuel Gekkan Comic Gene, qu’on connait encore peu en France. Issues de ces pages, on peut citer les séries Dictatorial Grimoire et les Enfants d’Agartha mais on sera amené à en reparler puisque Docteur Mephisto et Servamp, qui y sont actuellement publiés, arrivent chez nous en 2013.
Pour revenir à notre preview, sachez que Rex Fabula est un seinen où les thèmes du jeu et de la peur prédomine dans un monde parallèle mystérieux. La série s’est achevée au Japon et compte seulement trois tomes, on n’aura donc pas le temps de s’ennuyer ou de se ruiner.
Passons maintenant à la chronique !
Mundus Fabula : bienvenue dans la mortelle dimension !
Dans ce monde, il y a deux catégories : ceux qui dominent les autres et ceux qui se laissent dominer. Akatsuki Homaré, président du comité disciplinaire et héritier de la richissime famille Akatsuki, appartient à la première catégorie. Il n’a que deux préoccupations dans la vie : le pouvoir et le contrôle. Et jusqu’ici, il mène sa vie de lycéen comme il l’entend, dans un cadre strict où manipulations et jeux d’influences font très bon ménage. Mais l’arrivée de Suguru, son ami d’enfance, chamboule son quotidien : il se montre un beaucoup trop amical et risque de nuire à l’image austère et bien comme il faut d’Homaré. Mais cela va se révéler une menace bien insignifiante en comparaison de ce qui l’attend…
Alors qu’Homaré essaye de convaincre Suguru de l’oublier avec toute son autorité, un accident survient et tous deux se retrouvent projetés dans une dimension parallèle : Mundus Fabula. Suguru va encore devenir le boulet d’Homaré car ce dernier doit se sacrifier pour sauver la vie de son ancien camarade. Le résultat est de plus sinistre : Homaré est désormais obligé de se rendre à échéance régulière dans ce monde étrange où de nombreux êtres humains sont pourchassées par leur plus grande peur. S’ils perdent ? Ils meurent ! S’ils refusent le duel ? Le même sort funeste les attend.
Il est aidé dans cette étrange aventure par un dénommé Vid, un habitué de ce monde qui se délecte des débuts hésitants d’Homaré mais qui apprécie sa témérité et sa détermination. Il lui propose de faire équipe pour débusquer et faire tomber Dieu, le créateur de ce monde étrange. Mais pour se débarrasser de sa malédiction, Homaré devra revenir en arrière sur son sacrifice… Le pourra-t-il ?
Peur, pouvoir et table de baccara…
Comme je le disais en introduction, c’est d’abord la couverture qui a attiré mon attention. Un jeune homme assis sur un trône fait d’ossements, qui n’a pas franchement une tête de bisounours, et dont le regard renvoie une image autoritaire et un peu hautaine. Dès les premières pages, on perçoit que la couverture ne nous a pas menti, car Homaré Akatsuki n’éprouve que du mépris ou, au mieux, un intérêt très calculé pour les gens qui l’entourent. De part sa position familiale aisée il a appris à maîtriser l’art de la domination sociale et les manipulations qui l’accompagnent, que ce soit à coup de sourire bien placé ou de menace plus ou moins voilée. Mais son intelligence et son talent à dominer les autres en font un personnage intriguant.
Il est porté par un bon chara design qui fait passer une grande partie des émotions dans les yeux en jouant sur un minimum d’éléments : une pupille plus ou moins rétrécie pour jouer sur l’intensité, la courbure des sourcils pour indiquer le type d’émotion et les cernes qui donnent un petit plus visuel, qui fait merveille pour souligner la peur ou la folie. Des regards très parlants donc, qu’on a tout le loisir d’observer puisque la mise en scène de Kairi Fujiyama est faite en grande majorité de gros plans et de plans moyens. Le découpage est très classique et relativement efficace mais il manque un peu de folie et de plan large pour donner au Mundus Fabula une vraie identité fantasmagorique… Il s’agit juste d’une version chaotique du lycée d’Homare et on espère qu’elle gagnera en saveur dans les prochains tomes.
Néanmoins la mise en scène centrée sur les personnages évite le contemplatif pour une bonne raison : mettre en avant les dialogues et l’action pour une narration dynamique et un récit qui avance rapidement (série en 3 tomes oblige, en toute logique). Dans ce seul premier tome, Homaré découvre et retourne pas moins de 3 fois dans le Mundus Fabula et à le temps d’y rencontrer un camarade d’école et potentiel futur allié mais aussi de comprendre ce qu’il doit combattre. Pour affronter les démons, il se voit doter d’une arme pour le moins original : une table de Baccara !
Au delà de sa simplicité visuelle, ce monde aux aux allures oniriques mélange cauchemars et armes inattendues et on finit donc par se prendre au jeu. Lors des phases du scénario où l’on retourne au monde réel on ne s’ennuie pas non plus car on en profite pour découvrir plus en profondeur le héros de l’histoire, ses tourments et son entourage, ainsi que sa vie bien ordonnée que l’on voit s’effriter au fur et a mesure des aller-retour dans le Mundus Fabula. De chaque coté du miroir qui ouvre le passage entre les deux mondes, la tension reste donc assez élevée et on avale rapidement ce tome sans avoir le temps de s’ennuyer.
Les pistes lancés dans ce premier tome et les mystères en attente semblent en mesure d’être résolus dans le temps imparti et il n’y a pas qu’à espérer une fin à la hauteur. En attendant, si vous aimez les héros autoritaires et solitaires, intelligent et toujours de mauvaise humeur, ce thriller qu’est Rex Fabula pourrait bien être le petit moment de lecture+ badass qu’il vous faut ! À essayer !
Fiche descriptive
Auteur : Fujiyama Kairi
Date de parution : 06 février 2013
Éditeurs fr/jp : Doki-Doki / Media Factory
Nombre de pages : 192
Prix de vente : 7.50€
Nombre de volumes : 1/3 (terminé)
© Fujiyama Kairi / MEDIA FACTORY, INC.
Preview disponible sur le site des éditions Doki-Doki.