Hier, je rentre chez moi après une grosse journée au boulot.
Il y a une chanson que j’aime bien qui passe sur mon lecteur MP3, Michael Jackson Wanna be startin something. J’ai envie d’écouter le morceau jusqu’au bout alors je danse en retirant mon blouson, mon écharpe et mes chaussures. Je me dandine, je passe devant la glace et je la vois.
Mon oreille droite où devrait se trouver la boucle d’oreille que j’ai mise ce matin.
Sauf que non. Il y a toujours une boucle d’oreille accrochée à mon oreille gauche, mais de l’autre côté c’est le désert. Elle s’est faite la malle. Je l’ai perdue. Là, je m’arrête de danser et je commence à râler, je me dis que je suis de toute façon une malchanceuse de l’objet, que je suis maudite des boucles d’oreilles et que j’en ai ras le cul de paumer aussi souvent mes bijoux.
Je peste, je fulmine de plus en plus fort. Puis je sens la tristesse m’attraper et je me sens abattue d’avoir une nouvelle fois paumé un objet auquel je tiens. Bah oui forcément, ce n’est pas la première fois (et malheureusement pas la dernière). Il y a eu cette bague ayant appartenue de longues années à ma mère. Un jour, elle glisse de mon doigt alors que je farfouille dans les tiroirs de notre armoire normande. Perdue, je ne l’ai jamais retrouvée. Il y avait ces boucles d’oreilles et ce petit collier de la marque Swarowski offerts par mes amis pour l’un de mes anniversaires. Je les avais mis dans une jolie pochette, un jour que je farfouillais dedans alors que j’étais dans la rue, je préfère la ranger de peur que des bijoux tombent. Trop tard, quand j’ouvre la pochette quelques heures plus tard, mes bijoux n’y sont plus. Et puis, il y a eu ces moults paires de boucles d’oreilles qui se baladent maintenant orphelines de leur moitié dans ma boîte à bijoux. Une écharpe qui s’accroche, qui frotte contre la tige de la boucle, l’attache se barre et la boucle d’oreille aussi (c’est comme ça que je les paume le plus souvent).
Ouais et de la même façon, je perds mes gants (enfin juste un côté, sinon cela ne serait pas drôle) écharpes, stylos, petits carnets, bonnets etc.
Vu mon désarroi, je me suis demandée plusieurs fois si je n’étais pas un peu trop matérialiste. J’ai toujours essayé de me rassurer en me disant que ce n’était qu’un vulgaire objet. D’accord ils me rappelaient un bon souvenir, mais enfin il y en aura d’autres. Et puis bon, c’était de ma faute, j’aurais du faire plus attention, j’aurais du être plus précautionneuse, plus attentive durant la journée et davantage surveiller la bonne tenue de mes bijoux. Je culpabilisais toute seule.
Mais dans le fond, j’ai un attachement viscéral aux objets. Ils sont rattachés à une soirée d’anniversaire, un moment émouvant, une personne. Ces bijoux sont chargés de mes émotions et j’ai renoncé à l’idée de me faire penser que non cela n’était pas important cette perte. Alors j’accepte. Enfin, j’accepte, je râle et je m’énerve hein et j’ai toujours une peine proportionnelle à l’intensité de mon attachement. Je continue à chercher fébrilement dans mes affaires, si le bijou n’a pas glissé par inadvertance. J’accepte ce moment, cette émotion, désagréables. Puis je passe à autre chose.
Et puis je me dis que le hasard remettra peut-être un bijou ressemblant sur ma route. Je regarde les étaux de brocante, les vitrines de bijouteries et je me dis qu’un jour peut-être, je « retrouverais mon précieux ». D’ailleurs pour la petite histoire, mon chéri est rentré plusieurs heures après moi et devinez ce qu’il a aperçu et ramassé sur sa route ? Hé oui la boucle d’oreille, qui avait malencontreusement quitté mon oreille, est reviendue.
J’aime les histoires qui se terminent bien