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A reprendre les cours sur l'Otan, je suis comme l'ouvrier qui remet l'ouvrage sur le métier. Et qui y trouve des pépites car les choses changent peu à peu, et les étudiants, posant des questions et raisonnant par eux-mêmes, sollicitent de nouveaux aperçus et me font progresser. Merci à eux de me faire découvrir qu'il y a quelque chose de malvenu dans le discours français sur l'Europe de la défense. Nous nous parons de toutes les vertus sans apercevoir notre propre duplicité....
Vous l'ai-je déjà dit ? Au risque de me répéter : Il y a quelque contradiction à vouloir en même temps l'arme nucléaire chez soi, au titre de l'ultime assurance, et l'Europe de la défense "en plus".
Au fond, la France n'est prête à partager qu'un surplus de sécurité. Cela tombe bien, les autres aussi, puisqu’ils ont l'impression que leur arme nucléaire, à eux, est américaine : soit constitutivement (les Anglais), soit en l'abritant chez eux (Italiens, Turcs mais aussi -encore- Belges, Hollandais et Allemands) soit qu'ils en profitent au titre de l'article 5.
Chacun additionne peu, et encore moins, voire quasi rien : cela ne donne pas grand chose.
Mais ce que ne voient pas les Français, c'est qu'eux aussi sont des sortes de passagers clandestins de l'Europe de la défense. Peut-être n'ont-ils pas tort, peut-être effectivement ne peut-on pas partager sa souveraineté ni "leur" faire confiance, là n'est pas la question : mais ne soyons pas déçus si les autres tiennent le même genre de calcul....
Car si nous ne "risquons" rien à partager, pourquoi vouloir que les autres "risquent" et se mettent, d’une certaine façon, dans notre dépendance ?
O. Kempf