Finalement, un esprit étriqué comme le mien pourrait bien déduire de l’actualité récente que le gouvernement respecte davantage les chevaux que les hommes, si l’on en juge par la rapidité avec laquelle on s’est empressés de régler l’affaire Findus. Et donc considérer que refuser un prélèvement ADN, déjà discutable en soi, comme l’a fait Xavier Matthieu, le leader (CGT) des conti, puisse représenter un crime tout aussi impardonnable, que l’on soit sous l’ère sarkozyste ou hollandaise. On aurait pourtant pu supposer qu’un gouvernement qui se prétend de gauche aurait été plus indulgent envers l’action syndicale. Mais non.
Bon, s’il s’était agi de blanchir des actions délictueuses, des crimes ou des violences, j’aurais pu comprendre le refus du Sénat d’accepter ce projet de loi déposé par les sénateurs communistes visant à l’amnistie des syndicalistes sous certaines conditions. Mais bien que toutes les précautions aient été prises dans un sens plus responsable, et que soient exclues du texte de l’amnistie les violences à l’encontre de la police, des personnes vulnérables ou des moins de 15 ans ainsi que les destructions de biens d’utilité publique, rien n’y a fait. « J’ai fait un effort pour rassembler le plus largement possible mais le gouvernement ne serait pas favorable à cette proposition de loi », estime Mme Eliane Assassi, présidente des sénateurs communistes.
Plus ça change, plus c’est la même chose. Le gouvernement n’entend-il donc pas la colère qui monte, les syndicalistes qui sont de plus en plus remontés, les citoyens prêts à en découdre, et cette convergence des luttes en ligne directe de plans sociaux qui s’accumulent ? On ne dirait pas…