Tout simplement j’essaie d’être heureuse. Parfois j’y arrive et même très bien. Parfois je me sens toute légère, pleine d’envies et de bonne humeur. Je fais des projets, je me souris dans le miroir et je me dis que le plus beau reste à venir.
Et parfois je tombe en sanglots, comme hier soir, sans vraiment savoir pourquoi. Je sens une vague de tristesse qui s’empare de moi, je me sens toute vidée, épuisée ; je ne songe plus qu’à me réfugier dans mon lit et à fuir le reste du monde…
Je n’aime pas exposer mes difficultés, je n’aime pas m’étendre sur ce qui me fait mal et me blesse… Ça m’est arrivé bien sûr de me livrer ici un peu plus que d’habitude, ça m’est arrivé de reconnaître mes erreurs, mes maladresses ou mes faiblesses quand elles étaient trop lourdes à porter… et cela m’arrivera certainement encore.
Une des fois où je me suis le plus livrée, ce fut ici, parfois je regrette ce billet, je le trouve trop personnel, trop intime et loin de cet objectif que je me fixe de parvenir à être une « heureuse imparfaite »… Je prends aussi peur d’être jugée avec ce billet, d’être mal aimée et rejetée. Je songe à l’effacer, à le supprimer définitivement. Et puis finalement pourquoi en aurais-je honte ?
De toutes façons quoi que l’on écrive, quoi que l’on publie, on s’offre forcément aux critiques, des plus élogieuses aux plus blessantes. Parfois on sent venir les reproches, on se prévoit bien quelques avis opposés voire vindicatifs et parfois on tombe des nues et on se demande ce qu’on a bien pu faire pour mériter autant d’animosité.
C’est comme ça, de la même façon qu’il y a des coups de foudre pour certaines personnes, pour certains blogs et leurs propriétaires, le contraire existe aussi. Parfois on énerve, on agace, viscéralement, par tout ce que l’on dégage, même par ce que l’on croyait le plus inoffensif au départ…
Je crois que la critique qui me fit le plus de mal fut celle-ci « Je n’ai rien choisi, rien vu venir et au lieu de jouer la comédie de l’heureuse imparfaite qui prend tout avec philosophie, j’ai choisi de laisser parler ma souffrance.«
En fait je n’ai jamais su s’il était bien question de moi. Je n’ai jamais osé demandé à l’auteur de ces mots s’il s’agissait bien de moi. J’ai eu peur de paraître prétentieuse en supposant cette foutue « heureuse imparfaite » désignait bien mes écrits… Je n’ai jamais osé poser la question de peur de me faire rembarrer durement. J’ai été lâche. Et je le suis encore d’ailleurs aujourd’hui puisque je n’ose toujours pas le lui demander. (Avouez que mes doutes sont assez légitimes non ?)
Ces mots ont presque trois mois. Et je ne suis toujours pas passée outre. J’y pense encore de temps de temps.
Parce que j’aimerais bien justement arriver à prendre tout avec philosophie ! Ça me rend complètement dingue qu’on puisse s’imaginer que je sois vraiment une quiche rose guimauve qui voit des licornes et des bisounours partout…
Je n’ai jamais voulu donner de leçon de vie à personne… Je n’ai jamais dit à personne comment vivre sa vie.
Je n’ai jamais critiqué la personnalité ou la ligne de conduite de tel(l)e ou tel(le= blogueur(se).
« J’ai choisi de laisser parler ma souffrance« … Et si moi je n’ai pas envie de m’étendre sur mes peurs ? Si je préfère les garder pour mon journal intime, est-ce si mal ? Est-ce un mensonge, une tromperie, une duperie si je préfère ne pas parler de toutes ces fois où j’ai touché le fond ? Est-ce un crime de vouloir ne garder au maximum que le meilleur pour ce blog ?
Bordel, j’essaie d’être heureuse. Dois-je être lapidée pour autant ? Je n’ai pas envie de vous parler en long, en large et en travers de toutes les raisons pour lesquelles je consulte un psy, de toutes les petites choses qui font que je suis si imparfaite… Croyez-vous que je vous mente pour autant ?
Et même là, j’ai l’impression de vous demander pardon, je me sens coupable, je me justifie, c’est nul, ça craint ! Et je me mets en colère contre moi-même d’être encore aussi faible ! J’ai l’impression de vous crier « au secours, aimez-moi comme je suis ! » alors que je vous libre un tableau si incomplet de moi….
Mais viendriez-vous encore si je vous racontais tous mes échecs, toutes mes peurs ?
Prendriez-vous encore plaisir à me lire de temps en temps si je laissais ma tristesse et mes angoisses prendre le dessus et envahir cet espace de plaisir et de partage ?
Oui j’essaie et j’essaierai encore d’être heureuse. Oui j’ai eu un parcours chaotique, oui j’ai encore des moments de faiblesses et d’abattement. Oui parfois je n’ai plus la force d’y croire encore et d’espérer des lendemains meilleurs. Oui je suis IMPARFAITE et 1000 fois critiquable. Oui j’aime le rose, la douceur et les attitudes bienveillantes… Mais je ne réduis pas à cela. (Et quand bien même ce serait le cas en cas cela poserait-il un quelconque problème ?)
Non je ne me crois pas meilleure que qui ce soit, non je ne veux pas me laisser envahir ici par mes seules craintes…
J’ai envie de continuer à partager avec vous mes coups de coeur, mes découvertes, mes passions, mes envies, mes espoirs et parfois mes coups de blues, mes doutes et autres réflexions…
Si vous avez des griefs à me reprocher venez me le dire, venez me l’écrire. Ou passez votre chemin, vers des espaces qui vous conviennent mieux.
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Je sais juste que j’essaie…