(Titre original : Fever)
Parallon est le premier volet de la trilogie du même nom, mêlant pure science-fiction et romance historique. Cette combinaison peu commune implique de relever de nombreux défis. Principalement celui de la cohérence du récit mais sans jamais perdre son lecteur, surtout quand l'histoire s'adresse à un jeune public. Quand le faste de la Rome antique rencontre la recherche scientifique londonienne du XXIe siècle. Déroutant à de nombreux niveaux... mais si addictif !
Londinium, 152 ap. J.-C. : Britannia est une province romaine. Les jeux du cirque y font la joie des citoyens romains, toutes catégories sociales confondues. Les plus aisés parient des sommes folles sur les gladiateurs les plus prometteurs, tandis que leurs femmes s'éprennent de leur virilité exacerbée. Sethos Leontis est un Corinthien capturé et réduit en esclavage, condamné à combattre dans l'arène pour le compte de son laniste (le propriétaire des gladiateurs), cumulant les victoires jusqu'à regagner officiellement sa liberté. Lors d'une séance d'entrainement, de riches patriciennes romaines viennent à la rencontre de leur idole. Parmi elles, Flavia Natalis, une jeune demoiselle de 17 ans, dont la beauté troublante n'échappe pas au gladiateur. Mais celle-ci est déjà promise à l'homme le plus puissant (et corrompu de la ville). Leur amour contrarié entraîne un bain de sang. Sethos est blessé dans l'arène et perd la seule pour qui son coeur valait encore la peine de battre.
Londres, aujourd'hui : Eva est une jeune fille surdouée de 16 ans à la beauté hors du commun. En apparence asociale et hyperactive, elle ne parvient pas à trouver sa place dans la société ainsi qu'au sein de son propre foyer. Sa mère s'est remariée après le décès de son père, et l'atmosphère de la famille recomposée, ainsi que l'ajout d'un demi-frère peu coopératif, n'arrangent en rien les choses. Les cours ne la satisfont pas non plus. Les matières imposées par le lycée lui paraissent d'un ennui mortel. Après deux renvois successifs pour piratage informatique intensif et école buissonnière régulière (temps passé à étudier nombreuses et diverses matières par elle-même à la bibliothèque), Eva pense avoir trouvé la solution à tous ses problèmes : une école privée très sélective, où les potentiels hors du communs de peu d'élus sont triés sur le volet. Cerise sur le gâteau : l'école est pourvue d'un internat. L'échappatoire à ses soucis familiaux.
"- Je trouve cela incroyable qu'on nous oblige à choisir entre les sciences, les arts et les sciences humaines. Pourquoi devrait-on se contenter d'observer un minuscule coin de l'univers ? Il y a tellement de choses à découvrir ! Si cela ne dépendait que de moi, j'étudierais tout, absolument tout..." [p. 43]Après un cours de biologie particulièrement passionnant, où un intervenant d'une prestigieuse université New-Yorkaise lui montra un mystérieux virus aux capacités d'action d'une rapidité hors norme, un accident se produit alors qu'elle se trouve sans surveillance. Sa curiosité l'a une fois de plus trahie. Sa santé se détériore peu à peu, sans que personne ne puisse comprendre quelle est la source de ce mal qui l'atteint.
Deux univers que tout oppose, mais une infection commune réunit ces deux protagonistes d'époques si éloignées. Une solution : retrouver la trace de ce mystérieux virus, alors que toutes les preuves semblent disparaître...
Mon avis : Un récit à l'écriture fluide qui nous entraîne d'une époque à l'autre, à l'image de deux mondes parallèles. La trame principale est assez complexe, et l'histoire assez longue à se mettre en place. La réelle interaction entre Sethos et Eva n'intervient que lors de la troisième partie de l'ouvrage, les deux précédentes étant consacrées aux développement des univers des deux personnages respectifs, ce qui est néanmoins nécessaire. J'apprécie particulièrement les recherches historiques menées par l'auteure, qui respecte la cohérence temporelle (même si l'on navigue sans arrêt entre monde antique et moderne !). Pour exemple : Sethos est Corinthien, il parle donc le Grec. Lorsqu'il fait appel à un dieu, c'est à Zeus qu'il s'adresse. Toutefois, le temple cité dans l'ouvrage est dédié à Jupiter (son équivalent romain), Londinium étant la capitale de la province romaine de Britannia. De petits détails qui pourraient paraître secondaires mais qui sont toujours appréciables (si vous ne le savez pas déjà, ayant fait des études d'archéologie, romaine entre autres, je ne peux que prendre plaisir à me fondre dans ce genre d'épopée historique, surtout lorsqu'elle respecte la véracité des faits). La fin de ce premier tome nous laisse en appétit et l'on ne peut qu'attendre le second volet !
Ma note pour cet ouvrage (entre 1 et 5 étoiles) :
Merci à Pauline de Brèves littéraires, mon acolyte de longue date sur les bancs de l'Ecole du Louvre (également archéologue de formation) pour m'avoir prêté cet ouvrage. Je vous invite à lire sa critique par ailleurs !