Lors du sommet de l'OTAN, qui s'est tenu à Bucarest du 2 au 4 avril, cinq anciens généraux de l'OTAN (un américain, un néerlandais, un anglais, un allemand et un français - mais ça n'est pas une blague) ont remis un document à la direction de l'OTAN qui préconise une "réforme urgente" de la doctrine militaire. Il s'agirait de pouvoir mener des attaques préventives (comme en Irak, donc) pour éviter la dissémination des armes de destruction massive ; et pour ce faire d'utiliser de petites bombes nucléaires (mini-nukes). La France, qui ne possède pas ce type d'arme, avait modifié se doctrine nucléaire en y intégrant le concept d'un coup de semonce nucléaire. Il s'agit de faire exploser une bombe atomique en altitude de manière à créer une impulsion IEM. Les américains, eux, souhaitent désormais que l'OTAN mène la "lutte antiterroriste" sur les cinq continents révèle une fuite de l'Etat-major français relayée par Le Canard Enchaîné. Signe des temps, à Bucarest, on avait invité le secrétaire général de l'ONU, le président de la Commission Européenne, et, plus novateur le directeur de la banque mondiale Robert Zoellick.
Contrairement à ce que prétendent les cinq généraux, ce concept de guerre préventive, qui consiste en réalité à frapper en premier un pays sans lui déclarer la guerre avait été rejeté pendant la guerre froide. Depuis le début des années 2000, particulièrement depuis 2005, et la publication de la Joint Publication 3-12, qui intègre les doctrines militaires et conventionnelles (d'où le "joint"), les Etats-Unis ont fait tomber progressivement toutes les barrières à l'utilisation d'une arme atomique, barrière érigées pendant la guerre froide, suite aux attaques de 1945 à Hiroshima et Nagasaki.
La vieille réserve qui entourait les armes nucléaires craque de partout, ainsi Israël, comme le révélait le Times anglais il y a un an et demie, s'entraine à mener des frappes nucléaires contre l'Iran.
Tout cela, évidemment, pour construire un monde plus sûr.