« Est-ce que tu as été violée ? m'ont-elles demandé tout de go.
Quand j'ai répondu non, elles ont hoché la tête.
Alors pourquoi es-tu si en colère ? »
Le parcours de Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix en 2011.
J'aurais voulu aimer ce livre. J'aurais désiré ne plus le lâcher, corner de nombreuses pages, relever certains passages pour mieux y revenir plus tard. J'aurais souhaité crier : lisez-le ! Découvrez cette femme hors du commun !
Leymah Gbowee a beaucoup à apprendre aux femmes du monde entier. Quel dommage qu'elle ait été aussi mal dirigée. Notre force est infinie – quel beau titre – est une lecture scolaire qui manque de souffle. J'ai eu le sentiment de lire des entretiens retranscrits, faiblement retravaillés par Carol Mithers.
J'aurais nettement préféré un dialogue portant sur plusieurs thématiques entre ces deux femmes plutôt que cette suite d'évènements responsables d'une lecture sans relief et bien trop factuelle. Le lecteur passe à côté de sujets passionnants et rarement évoqués par une femme africaine. J'aurais été intéressée par une analyse plus poussée et le développement des ateliers de femmes. Ces femmes qui n'ont jamais la parole et qui, même entre elles, n'évoquent que très peu leurs conditions de vie.
Leymah Gbowee méritait mieux.
Belfond, 343 pages, 2012, traduit de l'anglais par Dominique Letellier
Extrait
« Dans le récit traditionnel des histoires de guerre, les femmes sont toujours à l'arrière-plan. Nos souffrances ne sont qu'un à-côté du récit principal. Quand on nous montre c'est par « intérêt humanitaire ». Nous autres, Africaines, sommes le plus souvent marginalisées et dépeintes comme des victimes pathétiques à l'expression hagarde, aux vêtements déchirés, aux seins tombants. Telle est l'image à laquelle le monde est habitué, l'image qui se vend. (…) nos histoires sont rarement contées. Je veux que vous entendiez la mienne. »
Des avis très positifs chez : Aproposdelivres, Nadael...
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