Ce qui vient à l’esprit lorsque l’on découvre le film de Michael Langan et Terah Maher, c’est une réflexion sur notre corps et le temps qui passe.
On reste comme sous hypnose à regarder une fille danser (Terah Maher en l’occurrence) sous l’emprise d’une musique linéaire, envoutante et presque oppressante.
A regarder cette femme se démultiplier en des mouvements circulaires décomposés,rien ne peut nous empêcher de penser à notre propre évolution, celle de notre corps, et celle du temps qui passe. Le film s’appelle Choros,on comprends pourquoi et on ne s’ennuie pas.
La danseuse apparait dans une danse effrénée accompagnée de ses doubles dans deux espaces, l’un tout noir, et l’autre, une clairière lumineuse aux couleurs chatoyantes.
Ici, la danseuse se détache enfin de son double qui vient l’encercler en une ronde qui n’est pas sans rappeler celle des heures.
Deux territoires donc, entre le conscient et l’inconscient et un pas de 2 multiplié à l’infini comme pour illustrer l’éternité et les diverses possibilités.
Inspiré du film de Norman Mc Laren « Pas de deux » mais revisité de manière moderne avec les outils d’aujourd’hui, Choros joue avec le temps mais aussi avec la lumière, très contrastée pour faire ressortir les contours de la silhouette, superposée par de procédés filmiques ou l’image et saisie au ralenti, puis rétro-projetée pour être à nouveau capturée.
La présence quasi-spectrale de la danseuse, la musique obsessionnelle confère au film une poésie impossible à formuler verbalement mais à regarder sans jamais se lasser.
Chacun des mouvements donnent envie de faire un arrêt sur image mais cette femme est une seconde, à peine énoncée qu’elle a déjà disparue. Enfin presque, à vos marques, prêts, dansez.