Quand Mamina déclenche le plan blanc berrichon...

Par Olif

... il faut se réchauffer de l'intérieur!

- "Pensez, ma bonne dame, tout juste s'il n'a pas fallu mettre les chaînes pour monter à la cathédrale! Et ce chasse-neige qui ne passe pas! Aurai-je le temps de faire mon marché avant midi?"

Bon, il est vrai que depuis mon Haut-Doubs quasi-natal, on relativise un peu plus! -8°C et 60 cm de neige le week-end de Pâques, à peine le temps de se prendre un rayon de soleil la semaine d'après et voilà qu'on est reparti pour une neige hivernale avec un petit 0°C comme température journalière maximale. Contraint et quasiment forcé de rechausser les skis pour cause de besoin de grand air! A défaut d'une petite fondue en rentrant, je vais opter pour le 31ème menu maminesque. Un avant-goût de Printemps de Bourges, qui effacera les turpitudes d'un mois d'avril hivernal. Qui, si ma mémoire est bonne, succède à un mois d'avril 2007 estival. Promis! L'année prochaine, avril sera printanier et on essaiera de ne pas se découvrir d'un fil pour de bon.

On se fait la bouche avec une petite entrée de saison, un FEUILLETE CROQUANT D'ASPERGES AUX LANGOUSTINES ROTIES avant de s'attaquer à un plat principal reconstituant, une bonne petite viande cuite juste à point, un BŒUF PRESQUE CRU PARFUME, en l'hommage duquel, respectueusement, on évitera de s'asperger de parfum, aussi cher soit-il. Et pour clôturer ce repas de fête, un dernier coup de chapeau au temps qu'il fait, un mix d'hiver et de printemps, un BLANC-MANGER AUX FRAISES.

Avec les asperges, on ne va pas refaire le coup du Muscat, parce que bon, même si c'est sympa, il n'y en a pas des tonnes à la cave. Il va falloir improviser, avec l'aide de feu Tonton Henri!

Dans sa cave il cherchait une bouteille
Pour accompagner l'entrée
Une typesse nommé Mamina
Poursuivait le pauvre Olif
Elle le coinça près d'la buanderie
Et très méchamment lui dit :
"Si tu m'trouves pas un vin pour les asperges
Je vais t'couper la ve..."
...euh, non, pas ça?
- Et alors ?
Ben, elle le ficela
- Et alors ?
Elle le mit sous la scie
- Et alors ? Et alors ?
Eh, eh, Oro est arrivé
Sans s'presser
Le grand Oro, le beau Oro
Avec sa robe dorée et son étiquette rose

 

Oro 1996, de Marlène Soria, domaine de Peyre Rose, un vin qui s'est déjà fait attendre, qui pourra encore patienter en cave, mais qui ravit déjà le palais. Sa puissance et son caractère très légèrement oxydatif devraient passer sans problème l'obstacle des asperges ou alors, comme dans la chanson, je me coupe la v..., euh! non, pas ça finalement!

41€ chez Lolo Baraou. Ce n'est pas donné, mais c'est le tarif pour du Peyre Rose. Et puis, près de 10 ans d'élevage en fût, ce n'est pas rien non plus!

Avec la petite viande, délicatement parfumée, quasiment rafraîchissante, banco pour un vin au diapason.  Laaaaaaa..., euh! non, Piiiiiiiii...!

π Note 2006 du domaine de l'Ocre Rouge, dans le Gard, un Pinot noir taillé dans la fraicheur, sur des notes de menthol et d'eucalyptus. Sans verdeur. Juste cette sensation d'équilibre tendu et de droiture caractérisant plutôt les vins septentrionaux. Le boeuf s'est vite trouvé au parfum, qui l'eût presque cru?

8 € à la Cave des Papilles, rue Daguerre, dans le XIVème. C'est cadeau!

Et puis, pas de blanc-boire pour le blanc-manger. Point final.

Olif