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Prison avec sursis pour deux psychiatres

Publié le 13 février 2013 par Lana

Le tribunal a condamné hier deux spécialistes de l’hôpital de Moisselles après la mort de Florence Edaine, une de leurs patientes.

«Coupables. » Les docteurs Mestres et Ruinart de Brimont ont été reconnus responsables, hier, d’homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Pontoise, après le décès le 14 mars 2004 de Florence Edaine, 28 ans, une patiente de l’hôpital Roger-Prévot de Moisselles. Les deux médecins psychiatres ont écopé de douze mois de prison avec sursis et de 1500 € d’amende chacun, à verser à la famille de la victime.

Madame Mestres, le visage fermé, et son collègue le docteur Ruinart de Brimont, cheveux blancs et petites lunettes, sont arrivés au palais de justice comme ils en sont sortis, sans dire un mot. Dans la salle d’audience, le regard figé, ils ont écouté le délibéré avant de notifier au juge qu’ils n’avaient « rien à déclarer ». En écho à leur silence, les soupirs de soulagement de la famille et des amis de Florence Edaine, présents pour l’annonce du jugement.

« C’est une reconnaissance de la culpabilité des médecins à hauteur des graves manquements dont ils ont fait preuve », se satisfait Me Olivier Morice, l’avocat de Michèle Edaine, la mère de la victime. Les parties civiles avaient également réclamé des dommages et intérêts aux deux psychiatres, « à hauteur de 100000 € », précise Olivier Morice, mais cet aspect de l’affaire a été renvoyé devant le tribunal administratif qui statuera sur la question.

Des éléments accablants

Le 28 novembre, lors de l’audience, les juges avaient longuement interrogé les deux spécialistes sur les conditions de prise en charge de Florence Edaine mais aussi sur son suivi médical. Admise quelques jours avant son décès pour des troubles du comportement, la jeune femme a succombé à une fausse route alors que son état de santé s’était sérieusement dégradé. Déshydratée, fiévreuse, elle présentait un encombrement bronchique sévère et crachait du sang. Pourtant, ni le docteur Mestre, de permanence le dimanche de sa mort, ni le docteur Ruinart, référent du service, n’ont jugé bon de stopper les neuroleptiques qui ont provoqué ces effets secondaires. Par deux fois, les analyses médicales réclamées, qui auraient déterminé le mauvais état de santé de Florence, avaient été repoussées. Aucune décision de transfert vers un service d’urgences médicales n’a été prise. Autant d’éléments mis en lumière durant l’audience qui ont conduit à cette condamnation.

Le Parisien

http://www.leparisien.fr/moisselles-95570/prison-avec-sursis-pour-deux-psychiatres-31-01-2013-2527901.php


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