Le caprice d’une seconde
m’a volé mon avenir,
provisoirement assemblé.
Je le reconstruirai bien plus beau,
comme je me l’étais présenté dès le départ.
Je le reconstruirai sur cette terre ferme
qui s’appelle ma volonté.
Je l’élèverai sur ces hauts piliers
qui s’appellent mon idéal.
Je le doterai du souterrain secret
qui s’appelle mon âme.
Je le doterai de la haute tour
qui s’appelle solitude.
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Edith Södergran (1892-1923) - Le Pays qui n’est pas (Landet som icke är, 1925) – Traduit du suédois par Lucie Albertini et Carl Gustaf Bjruström