Bon Carême à tous ! Pas d’accord !

Publié le 13 février 2013 par Halleyjc

Des cendres pour le Carême. Qu’est-ce que vient faire un résidu de matière consumée, sans vie, qu’on nous pose sur le front le jour du mercredi des Cendres ?

Quand les anciens, dans la Bible, voulaient manifester leur désir de revenir à Dieu, ils se mettaient de la cendre sur la tête. C’était pour eux un geste fort par lequel ils marquaient publiquement leur désaccord. Pas d’accord avec ce qui se passe au fond du cœur quand il est plein de souffrance. Pas d’accord avec la mort, surtout quand elle frappe un être aimé. Pas d’accord avec la tristesse et le deuil qui nous affligent. Pas d’accord avec le péché, surtout le sien, que l’on regrette amèrement. Pas d’accord avec le mal qui défigure. Pas d’accord avec l’injustice qui humilie.

Les anciens, qui se mettaient de la cendre sur eux, étaient de véritables insatisfaits, des indignés. Par cette matière morte, ils révélaient leur désir profond de vivre. C’est ce que nous expérimentons encore aujourd’hui. Le Carême s’ouvre avec un élément sale, peu cosmétique. Et pourtant, il est riche de sens. Avec ces cendres, nous montrons ostensiblement que nous choisissons Dieu pour vivre. Notre front manifeste notre volonté de ne pas nous laisser prendre au piège des ténèbres. C’est une marque de résistance contre les puissances destructrices du mal. Nous portons devant Dieu et devant les hommes notre désir de vivre loin du mal, loin du péché. Ces cendres expriment à la fois notre protestation, notre désaccord ; elles sont également une prière, un appel adressé à Dieu de nous venir en aide.

Car ces cendres sont aussi le signe de notre faiblesse. Nous savons combien nous avons besoin de Dieu pour avancer. Lui nous ouvre les yeux et nous montre que nous ne sommes pas seuls. Il nous fait voir notre frère à qui peut-être nous devons demander pardon. Ensemble, nous prenons la route. Ces cendres sur nos fronts, en ce premier jour de Carême, sont le signe qu’avec Dieu un changement est possible.

Source : Retraite dans la ville. 

Je tournais ma face vers le Seigneur Dieu dans le jeûne et la cendre.
Livre de Daniel, chapitre 9, verset 3