L'équipe prend la pose ! © Tomahawk
90 groupes de musiciens, plus de 150 animations l'an dernier... Le collectif Tomahawk de Querrien (29) déborde d'énergie !
Une énergie récemment récompensée puisque le collectif a réussi à réunir la somme de 4500 euros via le site de contribution participative Octopousse, pour créer ses bureaux. Découverte de ce collectif de passionnés en constante guérilla culturelle...
Tomahawk : un nom qui fait référence aux indiens d'Amérique, « parce qu'on est de vrais indiens ! » rigole Jean-Christian Klotz, coordinateur de l'association, que tout le monde ici appelle JC.
Ouvert à toutes les esthétiques musicales, le collectif accueille « des groupes qui viennent des quatre départements bretons, y compris les petits groupes de lycéens ». Le projet de ce collectif de passionnés ? Créer la salle de concert « la plus rock'n'roll de l'ouest » ! Mais qu'est ce qui anime autant ces irréductibles passionnés nichés dans une ferme à la frontière du Morbihan ? Sortir de l'individualisme
Créé en réaction à la diminution de moyens alloués à la musique (dématérialisation du disque, disparition des tourneurs et petits managers...), le collectif comporte au départ trois groupes. Fort aujourd'hui de 90 groupes et de six personnes à travailler à temps plein, le collectif n'en a pas pour autant perdu son identité initiale. « Au commencement, on voulait créer une grosse base de données en mutualisant les ressources, les réseaux et les carnets d'adresses » explique JC. Plus qu'un simple partage d'informations, le but est aussi de défendre la scène bretonne. « Dans un monde où toutes les attentions sont tournées vers l'argent, nous on essaie de s'en sortir avec nos valeurs à nous comme le bénévolat, qui sont il faut l'avouer, sur la tangente aujourd'hui ». Un kit de survie pour les groupes du collectif leur est attribué : conseils stratégiques pour jouer, liste des cafés-concerts où se produire en Bretagne... Mobilisation des citoyens
Pour son dernier projet, le collectif a été contacté par le site collaboratif Octopousse, une plateforme de crowdfunding. « Ils ont fait appel à nous il y a deux ans et demi déjà, mais à l'époque nous n'avions pas assez de temps et de moyens humains pour gérer cela. » Recontacté il y a peu, Tomahawk a réuni avec onze jours d'avance la somme de 4500 euros !
De l'argent qui servira à créer les bureaux de l'association, mais pas que : « on aura aussi une brasserie sous nos bureaux, et nous projetons de construire notre salle de concert avec l'argent supplémentaire ». Un véritable mouvement de participation citoyenne comme l'analyse JC : « on a eu 132 donateurs et l'entreprise Cellaouate de Morlaix nous a donné 22 palettes de ouate de cellulose pour isoler nos locaux. La livraison était même offerte par un transporteur... ». Pragmatique JC conclut en affirmant « qu'il faut penser à ces nouveaux modes de financement », car si l'association tient grâce aux subventions, « ce ne sera pas ad vitam aeternam ».
Réinventer une équation économique pour maintenir le collectif en place : le défi de ces Indiens des temps modernes.
Un sujet réalisé par Manon Pengam pour notre partenaire Bretagne Durable, www.bretagne-durable.info