Malgré certaines critiques particulièrement cruelles envers ce film d’action, nous avons beaucoup apprécié le style plein d’humour, la minutieuse précision des décors et les personnages attachants de cet épisode de la lutte du LAPD contre l’un des mafieux les plus célèbres de sa génération, Mickey Cohen (1913-1976), tiré du livre de Paul Liebermann « Tales from the Gangster Squad ».
Mickey Cohen (fantastique composition de Sean Penn, effrayant de violence morbide : surtout ne pas rater la première scène) est un gangster dont les premiers exploits sont enregistrés alors qu’il n’a que 9 ans. Ensuite, il poursuit une carrière de boxeur professionnel, braqueur, membre de l’équipe d’Al Capone, puis de Meyer Lansky et Bugsy Siegel, devient le parrain du jeu à Las Vegas avant d’être envoyé à Las Vegas.
L’épisode relaté par le film est celui où, en 1949, il est mis temporairement hors-jeu par une équipe de policiers fantômes, réunie à l’initiative du Chef de la police de L.A. Bill Parker (joué par Nick Nolte), tous anciens combattants chevronnés encore pétris des réflexes de la guerre et qui travaillent de façon tout à fait clandestine en dehors de tout cadre légal, dans un territoire entièrement corrompu par l’argent du crime organisé. Ils ne donc tireront aucune gloire de leurs exploits.
La distribution du film, comme il est d’usage, reflète les impératifs du genre : Il y a le chef, un brave à trois poils qui risque d’y laisser sa famille (Josh Brolin), le flic honnête tombeur de jolies filles (Ryan Gosling), le vieux cow-boy à la précision de tir inégalable, l’expert en communications réticent à la violence, le jeune afro-américain effrayé par les ravages de la drogue au sein de sa communauté, le flic latino, et bien entendu, Grace, la sublime maîtresse du gangster (Emma Stone) qui s’amourache du flic aux yeux bleus.
Que les âmes sensibles s’abstiennent d’aller voir ce film car la violence y règne sans relâche. Une des scènes les plus marquantes - une fusillade dans un cinéma – a même été coupée au montage après la tuerie d’Aurora. On s’affronte à la mitraillette, la maison de Mickey est transformée en forteresse, les châtiments réservés aux adversaires ou aux subalternes qui ont failli à leur devoir sont inhumains.
Cependant, l’histoire n’est pas compliquée, depuis la première opération du Gangster Squad foireuse, à l’intoxication par ses propres techniques de transmission, force reste en définitive à la loi, dans une scène finale de combat à mains nues digne d’anthologie. Le criminel ira en prison, mais il mourra dans son sommeil d’un cancer à l’estomac, seize ans plus tard.
Ce n'est pas un film intellectuel, plutôt une bande dessinée ou un "comic" ou encore
un "pulp fiction". Bruit et fureur, testostérone et bons sentiments, références obligées aux grands films du genre mais sans prétendre à les égaler. Un film qui vous cloue au siège et fait oublier les soucis du quotidien en attendant le dernier opus de Die Hard !