Un Zola que je n’ai pas lu, qui plus est dont le thème central est l’amour? Me voilà pleine d’enthousiasme à la perspective de renouer avec mes vieux classiques préférés (à savoir Zola et Balzac). J’avais juste oublié que l’amour au temps de mes deux romanciers fétiches était fort différent de celui du XXIè siècle.
Car Hélène est avant tout une mère, jeune veuve dont le fille souffre d’une santé fragile. A tel point que lorsqu’elle voit une idylle (platonique) se nouer entre sa mère et le voisin, elle en tombe gravement malade. Quant au-dit voisin, il est marié et père de famille. Voilà le tableau que nous dépeint Zola et dont un auteur contemporain aurait fait une folle histoire pleine de rebondissements, d’abandons, de trahisons… Mais pas Émile Zola – autre époque, autre mœurs? Ou faut-il y voir une vision masculine des devoirs et du rôle des femmes il y a 150 ans?
Une mère, au XIXè siècle, est dévouée à sa progéniture. Son bonheur personnel passe après celui de ses enfants – dusse-t-elle souffrir de ne pouvoir chercher un peu de réconfort dans les bras d’un homme dotn elle est follement éprise. Quant à l’amant malheureux, il lui est impossible d’envisager quoi que ce soit – divorce-t-on au XXIè siècle, a fortiori lorsqu’on a un enfant?
Voilà donc Une page d’amour bien longue et bien malheureuse, qui devient presque ennuyeuse. Pourtant certains auteurs nous décrivent, dans le même temps, des femmes libérées qui ne sont pas prêtes à tout sacrifier sur l’autel de la maternité et de la bienséance. Mais les romanciers du XIXè siècle sont encore très attachés à l’image d’une femme sans aspérité et dont la conduite est entièrement dictée par la morale chrétienne.
JE VOUS LE CONSEILLE SI…
… vous aimez Zola : c’est toujours un bon moment de lecture, bien que ce roman soit quelque peu convenu.