Au Vatican, Rodrigo Borgia est désormais pape sous le nom Alexandre VI. A sa cour, Francesca Giordano continue à vérifier que personne ne cherche à empoisonner le Saint-Père: les poisons, c’est son métier. Christophe Colomb vient de découvrir une nouvelle terre et, au nom de la Chrétienté, le Pape a pour lourde tâche de la partager entre les Espagnol et les Portugais. La tension est palpable, puisque son alliance politique avec l’une ou l’autre de ces deux puissances dépendra de sa décision. Mais ce n’est pas tout: la réputation sulfureuse de Borgia commence à délier des langues, et lorsque Francesca apprend le retour à Rome de Morozzi, le prêtre fou responsable de la mort de son père, bien décidé à faire tomber le Pape, elle se lance dans une lutte sans merci.
Intriguée par le premier tome, j’avais hâte de découvrir la suite des aventures de Francesca. Mais pour être honnête, j’ai été plutôt déçue. Le roman s’ouvre sur une réunion d’une société secrète, Lux, dont fait partie Francesca et qui a pour but de percer des mystères que l’Eglise et la Morale réprouveraient de voir révélés. On en saura bien peu sur cette société parce que très vite, on oriente l’intrigue sur la traque de Morozzi, qui n’est autre que le méchant du premier tome. Même hargne pour arrêter le meurtrier de son père, même urgence de protéger ses proches (jusqu’à la volonté de cacher le fils de Rocco, son ami verrier, kidnappé par Morozzi dans le premier opus). Manque d’inspiration? Toujours est-il que je me suis bien vite lassé de ce côté “on prend les mêmes et on recommence”. Seule le triangle amoureux qui se noue entre Rocco, Francesca et César Borgia crée un peu de tension, tous les autres sujets sont superficiellement abordés. Le retour du frère de César Borgia à Rome pourrait donner lieu à bien plus d’éclats, mais on en reste là. Quant au personnage de l’empoisonneuse qu’est censée être Francesca… encore une fois, elle n’empoisonne personne, et même la grande scène où elle parvient à simuler sa propre mort n’est dûe qu’à un produit qui lui est fournie par l’apothicaire juive. Elle passe son temps à dire qu’elle distille la mort, qu’elle est une sorcière, qu’elle cache beaucoup de “noirceur” mais ce sont là de grands mots pour quelqu’un qui est à peu près aussi effrayant qu’Edward Cullen quand il sort les crocs. Un peu lassant.
La note de Mélu:
Un tome qui ne tient pas toutes ses promesses et passe à côté de lui-même.
Un mot sur l’auteur: Sarah Poole est une auteure américaine, fascinée par l’Italie de la Renaissance. Elle s’est intéressée aux poisons après avoir découvert qu’une plante mortelle poussait sous ses fenêtres… D’autres livres de cette auteure sur Ma Bouquinerie:
catégorie "prénom"